Adeline, Yannick et Patricia - Histoires de Sexe

Adeline, Yannick et Patricia

... petit cœur qui bat à 160. On frise la crise, la vraie, la cardiaque !
— Il y a certainement moyen de s’arranger.
— Ah certainement. Vous respectez votre parole, vous reprenez ces bijoux à leur juste valeur et ma belle-fille va en choisir d’autres.
— Ah; mais si c’est une reprise pour rachat, ça change tout.
— Ne dites pas cela. Vous ne la connaissiez pas et vous pensiez l’escroquer. Menteur et voleur !
— Je… Je vous en prie, Madame, faites votre choix, dit l’escroc suant en s’adressant à Patricia.

Je la laissais faire d’abord, puis la conseillais à la hausse. Tous les bijoux de mon épouse étaient maintenant étalés sur le comptoir, et j’avais du mal à soutenir ce livre de souvenirs. Mais je savais très bien leur valeur d’achat. Patricia laissa encore une fois parler ses qualités en commençant par choisir une belle montre et une gourmette pour Yannick, disant que c’était avant tout les bijoux de sa maman. Ensuite, elle eut tendance pour elle à rester dans la pacotille, je l’incitai à prendre trois ou quatre belles pièces, une parure, une montre en or, des broches, un collier de vraies perles…

— Monsieur le bijoutier, est-ce que ça fera le compte ?
— Oui Monsieur, ça fera.
— Ah bon ? Eh bien, puisque vous en êtes aussi certain, je vais prendre cette belle montre pour moi, on se rapprochera de la vérité.

La vendeuse fit les paquets sans mot dire et nous sortîmes. Une fois dans la voiture, Patricia me sauta au cou, me serrant très fort.

— Doucement, vous ...

... allez m’étouffer. Ce ne sont que des objets qu’on n’emporte pas dans la tombe, la preuve.
— Non, c’est pas pour ça. C’est pour vous, ce que vous êtes. Vous semblez… invulnérable, rien ne vous résiste. C’est tellement bien d’être avec vous…
— Je fais juste reconnaître mes droits. Et allez, s’il n’a pas regimbé, c’est bien qu’il y trouvait encore son compte, le vieux filou.
— Oui, mais toute seule j’étais cuite.
— Exact. Vous savez, j’ai traîné des mois en Afrique, en Inde. Partout, la pratique est au marchandage. Au début, on se fait avoir à chaque fois. Mais avec le temps, il devient plus difficile de m’arnaquer.

Je trouvais très agréable de rentrer le soir dans une maison claire et propre, sentant bon le dîner qui mijotait, accueilli par un grand sourire. Chaque mois, je lui laissais une enveloppe de billets sans que Yannick le voie, il aurait pu être tenté, de quoi faire les courses à la supérette du quartier. Elle la planquait je ne sais où et invariablement me disait qu’il lui en restait beaucoup. Elle nous avait même inscrits à une association de type AMAP qui nous livrait un cageot de légumes bios et des œufs frais chaque semaine.

— Gardez ça pour rembourser vos dettes, c’est que vous avez bien géré.

Au fil des semaines, le creux de ses joues disparut et je constatais en l’observant qu’elle avait repris du poids. Je n’aurais peut-être pas dû lui en parler, les femmes étant si attachées à leur ligne, mais elle le prit bien :

— Oui, j’ai repris mon poids de ...