1. Adeline, Yannick et Patricia


    Datte: 28/03/2024, Catégories: fh, hplusag, couple, alliance, caresses, entreseins, Oral pénétratio, fsodo, diffage, prof, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... gentil à vous, je vous montre où ça se trouve. Et appelez-moi Jérôme.
    — Merci…
    — J’vous en ai fait baver, hein, dit Yannick quand je fus rassis.
    — Oui, tu étais vraiment très dur. J’ai vu des tas de gamins dans ma carrière, mais des comme toi, jamais.
    — Tu vois, la rouste que tu m’as flanquée m’a fait beaucoup de bien, triste à avouer. J’avais une fracture de la mâchoire, du nez, une côte aussi…
    — Merde, désolé…
    — Non, non. C’est en souffrant dans mon corps que j’ai pu mesurer la souffrance des autres. Je sais pas pourquoi, cette hérédité inconnue, peut-être.
    — Ta mère t’a toujours défendu avec cet argument : « tu ne sais pas ce qu’il a vécu avant, alors pardonne-lui ».
    — Oui, et j’en usais et abusais. Quelle dame sympa ! J’ai honte, tu sais, d’avoir levé la main sur elle.
    — Allez, maintenant, où elle est, ça n’a plus guère d’importance, dis-je avec une remontée de sanglots. Au lieu de la lever, prends la main que je te tends et faisons la paix.
    
    Patricia revint avec le café, roulant toujours les deux billes d’obsidienne qui lui donnaient le regard d’un petit animal traqué, et nous trouva les mains serrées, elle eut un vague sourire. Ils reviendraient, c’était promis.
    
    Ils revinrent sans prévenir le jour du premier janvier pour me souhaiter la bonne année.
    
    — Vous auriez pu prévenir, m’exclamai-je, nous aurions déjeuné ensemble. Allez, pour la prochaine fois, on prend rendez-vous, vous venez déjeuner avec moi, d’accord ?
    
    Je les trouvais moins bien qu’au ...
    ... moment des obsèques. Yannick était plus débraillé, mal rasé, et Patricia avait les yeux cernés. Amaigrie, elle paraissait nerveuse et inquiète. Je proposai de nouveau un café, cherchant une boîte de gâteaux.
    
    — Tu ferais mieux de nous sortir une bonne bouteille pour arroser la nouvelle année, cria Yannick.
    — Si tu veux. Mais tu sais, nouvelle année ou pas, pour moi c’est du pareil au même, j’ai perdu ma raison de vivre…
    — Ne dites pas cela, protesta Patricia. Ça vous rend encore plus malheureux. Moi je me fais un café quand même, si vous permettez. Et toi, Yannick, tu ferais mieux de ne pas abuser, tu as assez bu hier soir.
    — Oh, arrête, rugit-il ! J’ai déjà abandonné le chichon avec l’armée. Au moins l’alcool c’est légal.
    
    D’accord, maintenant Yannick picolait et la vie ne devait pas être facile pour Patricia. Je croisais les doigts pour qu’il ne la frappe pas. Ils partirent en m’assurant venir déjeuner dans un an.
    
    J’avais mis les petits plats dans les grands, et m’étais vraiment remis à cuisiner, ce qui ne m’était plus arrivé depuis des mois. Foie gras truffé aux figues avec une réduction d’oignons au vinaigre balsamique, oie rôtie aux châtaignes et purée de potimarron, tarte Tatin aux poires et boules de glace à la pistache. Et pour accompagner ça, vendanges tardives et Vosne-Romanée, champagne en apéritif et au dessert. Je ne bois jamais de champagne, je ne le digère pas, je lui préfère le whisky. Yannick m’accompagna dans ce choix à l’apéritif, mais bu du champagne ...
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