1. Après le tsunami


    Datte: 23/02/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... c’est que mon intimité a été racontée par celui en qui j’avais confiance à une autre personne qui n’a rien du tout à voir avec moi.
    
    J’ai été désavouée en tant que compagne, désavouée en tant que partenaire sexuelle, désavouée en tant que confidente, amie, support, tout ce qui faisait le couple pour moi.
    
    Mon intimité a été jetée aux orties, racontée à l’autre. Ils en ont peut-être rigolé ensemble. Rien ne sera plus jamais comme avant, ils l’ont fait, c’est tout. Il a menti, trahi, dit des mots réservés à sa conjointe à une autre, échangé des secrets, des confidences, été tendre, dit « je t’aime » à une autre …
    
    En principe, l’amour le vrai protège de ça. En principe ! L’honnêteté, la vraie empêche tout cela …
    
    Par contre, moi, j’ai été conservée à la maison, parce que j’étais devenue une institution, une incontournable de la vie pépère, une pure routine. J’avoue mon ego en a pris un sacré coup.
    
    Moi, j’ai toujours eu l’habitude de me mettre au service des autres, de lui notamment. J’ai toujours eu la démarche de chercher à lui plaire. D’attendre son amour comme une récompense, ou plutôt comme une reconnaissance, comme la preuve que je suis digne d’être aimée, c'est-à-dire, assez belle, assez intéressante, assez douée pour faire l’amour, assez gentille, assez attentionnée, assez je ne sais pas trop quelle connerie encore …
    
    Je relis en boucle ce texte de Musset, « Tous les hommes sont des menteurs, inconstants, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, ...
    ... méprisables et sensuels. Toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées. Le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange. Mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour souvent blessé et malheureux. Mais on aime et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit, j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » (Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour. Acte II scène V).
    
    Je l’aime toujours, mais je le quitte, ça peut paraitre idiot à dire. Mais en vérité, c’est assez logique. En effet, la personne que j’aime toujours n’est pas celle qui me fait face. J’aime un souvenir, presque un fantasme, un idéal, celui que j’ai adulé pendant tant d’années. Le plus dur c’est d’admettre que l’homme actuel, celui qui a pu faire ce qu’il a fait, je ne l’aime plus. En fait, même pas, ce n’est pas que je ne l’aime plus, c’est que je ne l’aime pas. S’il avait dès le départ présenté ce visage-là, je ne serais certainement pas tombée amoureuse de lui.
    
    J’ai en fait découvert que le plus dur dans ma situation n’a pas été d’admettre son désamour à lui, je pense sincèrement qu’à partir du moment où l’on trompe sur la durée, l’amour envers l’autre tel ...
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