Une île - Histoires de Sexe

Une île

... vie. Imaginez-vous un peu ce que peut représenter, en termes de vitrine un pareil travail. Et puis, je vous sens femme à relever ce challenge.
— J’ai… je peux réfléchir quelques jours avant de me prononcer ?
— Je ne suis pas à une semaine près, vous savez. Prenez le temps qu’il vous faut pour envisager une suite favorable ou pas à ma requête.
— Merci… Vous me laissez une copie de votre… fantasme ? Parce que j’imagine que pour oser un truc pareil, il faut être un sacré rêveur !
— Je veux aussi et surtout loger des tas de familles, pour leur rendre un peu de leur sueur. Celle dépensée au service des miens. Imaginez-vous un boulanger avec femme et enfants à qui j’offre un outil de travail et de quoi se loger. Idem pour tous les autres résidents de cet univers dont je vous demande de dessiner les contours…
— Je me demande bien quelles en seront les compensations. Parce qu’à mon sens, il risque bien d’y en avoir, je me trompe ?
— Disons que j’aimerais que tous les gens qui habitent dans mon île soient… assez, comment vous dire… assez libres.
— … ? Je ne pige pas tout à fait. Qu’entendez-vous par libres ?
— Le mot est mal choisi sans doute. Vous préférez entendre « libertins » ? Vous avez raison, il est plus approprié.
— Non ? Vous avez l’intention de créer un village de libertins au beau milieu de nulle part ? C’est de l’utopie à l’état pur ! Vous me faites marcher, et du coup perdre mon temps.
— Mais pas du tout. C’est exactement ce que je cherche à faire… et si le ...

... cœur vous en dit, je vous emmènerai visiter l’endroit dès que ça vous conviendra.
— Mais… c’est de la folie pure et simple.
— Vous avez peur de ce que je vous propose ?
— J’ai déjà eu souvent à faire à des fous dans mon existence, mais là, je crois que vous les détrônez tous et de loin !
— Bon, je regrette que vous le preniez ainsi. Je n’ai jamais été aussi sérieux de ma vie. Dites-moi, combien vaut une heure de votre temps et je vous règle celle que je viens de vous faire perdre.
— Mais non ! Vous m’avez fait rire et ça, ça n’a pas de prix.
— Vous ne voulez pas en parler un peu plus, avant de me fermer votre porte ? Juste un déjeuner… je vous en prie, ne rejetez pas tout en bloc. Un déjeuner en ma compagnie, dites oui et je donne un simple coup de fil pour réserver une table ! Anne, je vous en prie, faites-moi ce petit plaisir.
— Mais…

Il me scrute comme si sa vie, d’un coup, en dépend. Je réfléchis à toute allure. Un déjeuner ? Ça ne va me coûter que le temps d’un repas et puis, bien que je sois certaine que ce type est un doux dingue, son idée de départ reste plaisante. Faire sur une île déserte une escale libertine, pourquoi pas. Par contre, construire un village tout entier dédié au sexe, pourquoi est-ce que je juge cela utopique ? Pourtant, sur le plan que j’ai devant les yeux, des dizaines de petits rectangles quadrillent l’espace. L’emplacement où il veut implanter ses baraques ?

C’est si bien préparé que je retrouve un numéro sur toutes les parcelles ...