1. Modèle de femme


    Datte: 30/01/2024, Catégories: fh, complexe, école, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro, portrait, rencontre, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe

    ... manque de s’étouffer de rire, mais se passe de commentaire, Pierre a un petit sourire, mais n’en dit pas plus, et Yvan lève un sourcil surpris.
    
    Ai-je déjà évoqué mon don pour les gaffes et autres doubles sens imprévus ?
    
    Je ferme les yeux et espère disparaître en mesurant ma bourde. Malheureusement, entre ma position et ma tenue, aucune chance de fuir… Dommage !
    
    Dieu merci, Lucas semble suffisamment calmé pour reprendre nos bavardages et évoque son sentiment vis-à-vis de la pose en mouvement. Je rouvre les yeux pour lui répondre et mon regard croise celui d’Yvan qui m’adresse un vrai sourire avant de poursuivre son dessin. Pourquoi est-ce que ça me touche autant ? Pourquoi est-ce qu’une flèche de feu me traverse toute entière, couvrant ma peau de frissons délectables ?
    
    Je suis complètement mordue, c’est incurable ! Et il ne s’en doute même pas, mais ne comptez pas sur moi pour en dire un mot parce que je sais… J’ai connu mon lot de râteaux. Eh oui, messieurs, ce n’est pas un privilège masculin, nous aussi nous y avons droit, et je suis trop lâche pour prendre le risque de l’humiliation moqueuse… ! Si Lucas est dans le vrai, alors il faudra qu’Yvan ait du courage pour deux, parce que moi, je n’en ai aucun ! Et puis, tant que je rêve, tout est possible, surtout le meilleur ! Alors je veux rêver encore un peu avant de me faire recaler.
    
    L’excitation retombe peu à peu, vaincue par l’immobilisme qui nous engourdit lentement. Nos échanges se tarissent un peu avec ...
    ... l’arrivée de la fatigue. Je ferme les paupières, engourdie par l’immobilité. Souffler, bouger légèrement les orteils et les doigts, lutter contre le froid…
    
    — Dernière pose !
    
    Chacun retourne à sa place tandis que Lucas et moi nous nous redressons pour nous installer, assis au sol, dos à dos, une jambe tendue et l’autre repliée, le bras passé autour du genou. Je prends le temps de m’étirer la nuque avant de m’immobiliser. Ça tire de partout, mais je compte bien tenir la dernière demi-heure. Le calme revient, rythmé par le bruit des outils des uns et des autres. La fatigue m’enveloppe peu à peu et je ne suis pas la seule : Lucas et moi nous nous appuyons de plus en plus l’un sur l’autre. Notre posture ne nous permet plus du tout de discuter et chacun plonge en lui-même, mais j’ai le regard d’Yvan pour me tenir chaud. Il a récupéré sa chaise et s’est installé devant moi, près du radiateur. Je me laisse aller à rêver pendant que ses yeux vont et viennent entre son carnet et moi. Je m’autorise à divaguer complètement en songeant à la fin du cours. Cette fois-ci, je l’inviterai à boire un café ou à manger un morceau à la maison, même s’il est un peu tard.
    
    Le temps s’étire, les jolis rêves romantiques s’alignent comme un bouquet de fleurs bleues, s’enjolivant encore à chaque échange de regards avec Yvan. Ce sont peut-être les délires de Lucas, mais j’ai l’impression que quelque chose a changé dans son attitude…
    
    J’entends quelques dessinateurs remballer avant la fin comme ...