Modèle de femme
Datte: 30/01/2024,
Catégories:
fh,
complexe,
école,
amour,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nonéro,
portrait,
rencontre,
Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe
... physiologiques et du respect de la pudeur des modèles, mais Lucas et moi avons déjà tenté l’aventure et c’est un plaisir de jouer à nouveau ensemble.
Nous échangeons des nouvelles, ses fils sont un peu plus turbulents qu’à l’ordinaire, mais sa petite femme, Élodie, gère sa tribu avec aplomb et les barbares filent doux. Nous voilà déjà dans la salle à lancer un grand bonjour à l’unisson. Je balaie l’assistance des yeux sous prétexte de voir qui est là, mais sans me l’avouer, je suis déçue de ne pas trouver Yvan. Peut-être arrivera-t-il plus tard, il est encore tôt, et puis qu’est-ce que ça peut me faire, franchement ? Qu’il soit là ou pas ne change absolument rien, il y a les copains de l’atelier, il ne manque encore que quelques personnes, l’ambiance s’annonce particulièrement chouette…
Lucas a repris la conversation, mais je ne l’entends pas avant qu’il me lance :
— Youhou, Gwenaëlle, t’es toujours là ?
— Oui, oh, pardon, excuse-moi, j’ai eu une absence.
— Une absence qui te contrarie, visiblement, s’esclaffe-t-il.
Je le fusille du regard. Il est perspicace le bougre ! Le nez en l’air, comme je sais si bien faire quand je suis vexée, je change de sujet, ce qui fait redoubler l’hilarité de mon comparse, absolument pas dupe.
— Tu te changes en premier, ou c’est moi ?
— Honneur aux dames, très chère, fait-il en s’inclinant comme un danseur plein de galanterie, je ne voudrais surtout pas que tu manques sa tardive arrivée.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, ...
... dis-je dans un haussement d’épaules, le ton faussement pincé.
Nous rions ensemble, mais je file me déshabiller en guettant d’une oreille les allées et venues. Je dois bien avouer que j’ai rarement si vite enfilé mon peignoir, Lucas a l’air du même avis, si j’en crois son regard amusé quand il me lance :
— Je n’ai même pas eu le temps de poser mon sac, se plaint-il goguenard.
Pour toute réponse, je me contente de lui tirer la langue en grommelant le classique, mais indémodable « nia nia nia », sans cacher son hilarité.
Il disparaît à son tour derrière le paravent. Pierre arrive sur ces entrefaites et m’offre son regard lumineux :
— C’est toi, ce soir ?
— Avec Lucas.
— Oh, je suis un homme comblé !
Je souris de voir ses traits presque extatiques tandis qu’il va s’installer, guilleret comme un gamin. Il faut dire que même si je n’ai jamais eu l’occasion de dessiner lors d’une séance double, je vois bien tous les avantages de l’exercice, surtout pour un croqueur comme Pierre. Même si les modèles ne se touchent pas, comme la première fois que Lucas et moi avons posé ensemble, il y a une globalité différente à saisir. Les corps se répondent d’une façon ou d’une autre dans la symétrie ou la complémentarité des postures, dans un échange de regard, dans les dissemblances physiques… Le jour où j’ai posé avec Olga, le contraste entre nos silhouettes – elle filiforme et moi bien en chair – a donné sur le papier des résultats très intéressants graphiquement, certes, mais ...