1. Le fossoyeur céleste


    Datte: 29/01/2024, Catégories: nonéro, délire, Humour fantastiqu, fantastiq, Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

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    Quelle drôle de chose que la mort.
    
    Anatole Lebon avait été mort. Il n’était pas même sûr que la phrase soit correcte. Mais depuis sa mort, une chose, elle, était sûre. Il était débordé ! Un boulot monstrueux, qui ne lui laissait aucun moment de répit.
    
    Il en allait de même pour son homologue. Le grand escogriffe maigre, vêtu d’un costume noir d’encre et coupé sur mesure, qui l’accompagnait. Et l’autre l’avait encore appelé à la rescousse. Remarque, leur travail était la coordination alors…
    
    Anatole Lebon était français. Enfin… il l’avait été. Il roula des épaules et sentit sa veste de costume de lin blanc, se tendre sur son corps.
    
    — Un problème ?
    
    Jack Punisher était… avait été Anglais. Son visage de rapace s’était tourné vers Lebon.
    
    — Évidemment… Sinon je ne serais pas là…
    
    Punisher et lui étaient associés. Non… ils avaient été forcés de s’associer. Le vieux avait été clair sur le sujet. C’était ça ou… rien. Ce rien étant le véritable Néant. Néant avec un grand N. Pas de haut. Pas de bas. Pas de vie. Pas de mort. Le néant…
    
    Le vieux était un véritable con. Pire… il était arrogant, tyrannique, cruel et sans états d’âme. Un comble, quand on savait que justement, ce vieillard fat et prétentiard devait gérer des âmes humaines… C’était une partie de son travail. Une infime tranche de son boulot. Et le vieux s’en tamponnait le coquillard. En même temps, être Dieu, devait faire gonfler la tête. Mais tout de même. Il aurait pu être un peu moins con, non ...
    ... ?
    
    Anatole avait lâché un soupir. Deux ouvriers étaient proches d’en venir aux mains. Leurs bleus de chauffe étaient presque collés l’un à l’autre. Du coup, ça risquait de chauffer. Ce qui était logique pour des bleus de chauffe. Mais bon… les bleus… c’était devenu le nom pour une tenue de travail. Une autre façon de parler, puisque l’employé deParadise Shop était vêtu d’une combinaison blanche, comme celui deHells Company portait une tenue de travail noire.
    
    Quand on savait que Paradis et Enfers n’existaient pas, on avait un petit aperçu du cynisme du vieux. Ou de son humour. Un humour particulier. Lebon était affilié àParadise Shop. Punisher s’occupait d’Hells Company.
    
    Lebon s’était approché des deux hommes, suivi de Punisher. Ce dernier lui avait déjà soufflé à l’oreille que le problème était à classifier 5 sur l’échelle des valeurs de la chie en lit. Escabeau céleste qui comportait douze marches. Leur propre barème à eux. Un schéma élaboré par Punisher et Lebon. L’Europe leur avait été dévolue par le vieux, et c’était un gros morceau à gérer.
    
    — Allons les gars ! On se calme ! C’est quoi le souci ?
    
    Ni Punisher ni Lebon n’étaient des chefs. Ils étaient des conciliateurs. C’était le vieux le patron. Le PDG. Le Petit Dieu Grotesque comme disait Punisher.
    
    L’employé deParadise Shop fit un geste et un écran argenté scintillant apparut devant lui. Une carte de la masse nuageuse du nord-ouest de l’Europe. Son doigt vola dans l’espace.
    
    — J’dois péter ici et… ici ...
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