1. La vérité sur Paul, Sylvie et Annie


    Datte: 09/07/2019, Catégories: fh, Collègues / Travail Oral pénétratio, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... ravissante ! lui dis-je.
    — Merci. Elle est morte, depuis dix ans, dit-elle avec regret.
    — Oh, désolé.
    
    Nous finissons nos verres et nous nous regardons.
    
    — On y va ? me dit-elle.
    — Où ? lui dis-je en regardant ma montre, il est presque vingt et une heure.
    — Où tu veux, on peut revenir au Léon de Montparnasse.
    — Oh, allons chez Bébert.
    — Couscous ?
    — Oui, couscous, je préfère.
    
    Nous mangeons un couscous-méchoui, et entre les bouchées, elle me raconte la vie de sa sœur, assez morne à la croire, surtout côté sentiments. Elle s’était mariée à un garçon charmant de son âge, ils se sont connus à l’école et ils ont monté un commerce ensemble après, ils ont passé quelques agréables années, mais quand le succès est arrivé, il a pris ses distances et elle n’a pas pu vivre toute seule, elle a commencé à boire et puis elle s’est suicidée. Un grand classique. Je la regarde fixement, et décèle dans ses yeux une vraie tristesse, les espoirs déçus de sa sœur, un certain désenchantement, une certaine méfiance envers les hommes. Elle mastique, avale avec difficulté. L’émotion la submerge, elle s’essouffle et parle avec difficulté, elle bafouille. Je tente de changer le sujet.
    
    — On voit un film après ?
    — Je ne sais pas, j’ai pas envie ce soir.
    — C’est de ma faute !
    — Non, pas du tout.
    — On boit un coup alors.
    — Oui, je préfère.
    
    Je baisse les yeux sur mon assiette, je n’ai plus le moindre appétit. Les légumes baignées dans la semoule et les pois chiches tirés sur le ...
    ... rebord de l’assiette commencent à me donner la nausée. Elle n’a pas mangé grand-chose non plus, nous quittons.
    
    Au bistrot, je prends encore deux whiskies, elle fait pareil. L’alcool commence à faire son effet, je ne détache plus mon regard de ses cuisses. Soudain, comme dans un rêve, le salon paraît s’éloigner, l’entourage et le décor se dissolvent, le bruit devient un lointain écho. J’ai mal à la tête, j’avale une aspirine.
    
    — Je veux t’embrasser, lui dis-je en levant les yeux.
    
    Sous l’effet de l’alcool, j’ai du mal à articuler. Elle baisse la tête, peut-être de timidité, je rapproche mon fauteuil et l’enlace d’une main.
    
    — On va chez toi, me dit-elle.
    
    L’idée m’avait effleuré, mais j’avais honte du désordre de mon appartement, et de sa taille.
    
    Nous voilà chez moi, sur le canapé vert avec des trous. Elle m’approche sa bouche, j’y colle la mienne et sens la pulpe de ses douces lèvres. Elle me colle son corps et, par un doux basculement, elle dépose un genou entre mes cuisses, ainsi se rend-elle compte que je ne bande pas.
    
    Elle prend un peu de distance, et souffle avec douleur. Je veux dire quelque chose, j’ouvre la bouche, mais je n’ai pas pu articuler. La journée était rude, pleine de maladresse, j’ai trop bu de whisky.
    
    — Je m’excuse, Annie, je suis…
    
    Elle s’éloigne encore d’un coude, avec les yeux ouverts et un visage terni. Je veux lui expliquer que c’était une faille due à mon piètre état, mais l’emprise de l’alcool m’en empêche. Je me sens épuisé, je me ...
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