La dernière touche
Datte: 16/01/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... jeu avait considérablement évolué, muri et eut quelques frissons.
La musique envahissait la pièce et le berçait de la plus douce des façons.
Les enchaînement étaient parfaitement maîtrisés et l’intensité émotionnelle qui se dégageait du piano le submergea.
Une larme coula lentement sur sa joue sans qu’il ne s’en aperçoive et c’est tout ému qu’il se levât et vint la rejoindre une fois le morceau achevé.
Elle se tourna vers lui, l’œil de nouveau interrogateur.
Il lui prit les deux mains et les serra contre sa poitrine.
« Alors, ça t’a plu ? »« Arina, c’est… »Il déglutit difficilement.
« C’est juste… »Elle fléchit les genoux et se redressa vivement.
« C’est quoi ? »« C’est merveilleux ! Tu m’as envouté avec ton toucher, avec sa légèreté. Tu as sublimé cette œuvre. C’était vraiment excellent. »Elle lui offrit son plus beau sourire.
« Merci maître, vous me voyez très flattée. »« Non, ne plaisante pas. Je sais que je ne suis pas toujours objectif et que de temps en temps, je tempère mes remarques pour t’épargner et ne pas te décourager. Mais cela faisait quelques temps que je ne t’avais pas écouté. C’est prodigieux, tu m’as fait chavirer, ton jeu m’a pénétré jusqu’au cœur. Je ne savais plus si je devais pleurer ou rire, tu m’as subjugué Arina. »Elle se pencha et lui fit un léger baiser sur les lèvres.
« T’avoir ému est ma plus belle récompense. »Elle poussa un soupir puis tapa dans ses mains.
« Bon, allez, je m’attaque à La Campanella. Il me reste ...
... assez de temps je l’espère, et il n’y a pas une minute à perdre. »Elle le laissa là et s’enfuit dans sa chambre.
A partir du lendemain, et plusieurs fois par jour, l’air s’emplissait des mouvements rapides et enjoués de l’œuvre de Listz. Les cinq minutes du mouvement s’étiraient parfois sur de longues minutes à faire et refaire un passage exigeant une grande dextérité. Avec patience, Arina recommençait inlassablement jusqu’à ce que le résultat la satisfasse.
Les trémolos qu’elle exécutait prenait une telle vitesse que tout semblait s’arrêter dans l’appartement jusqu’à ce que le silence se fit.
La jeune fille finissait parfois ses journées complètement épuisée tant la gymnastique mentale et physique était éprouvante.
On l’entendant raller après elle-même de temps en temps, lorsque son jeu n’était pas assez délié ou qu’elle sautait une note.
Une fois même, elle referma prestement le couvercle du clavier et sortit prendre l’air quelques instant sur le balcon.
Frédéric l’assista autant qu’il le put et que son emploi du temps le lui permit, mais il se rendit vite compte qu’elle n’avait pas vraiment besoin de ses conseils.
Et, effectivement, six semaines plus tard, alors qu’il rentrait un soir après avoir fait quelques courses qu’elle lui avait dictées, il la trouva dans le hall de l’appartement, trépignant sur place.
« Viens. »Elle lui prit la main et l’entraina jusqu’au canapé.
« Attend, il faut que je range les courses. »« Ça attendra. Assieds-toi et ...