1. La dernière touche


    Datte: 16/01/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Briard, Source: Hds

    Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
    
    Cette nouvelle est la quatrième sur le thème « Vengeance féminine ».
    
    Partie 1
    
    Arina referma le couvercle du clavier du piano.
    
    C’était un Kawai Shigeru noir laqué de toute beauté. Il avait été entièrement révisé la semaine passée et le laqué de la structure brillait de mille feux.
    
    Elle l’avait fait réaccorder du LA3 au Sol5 car elle avait perçu un léger décalage descendant.
    
    A présent tout était parfait pour Frédéric ce soir.
    
    Arina Raphaëlli avait grandi dans l’univers du piano. Entrée au conservatoire de Chambéry à 6 ans, elle avait été brillamment admise au conservatoire national de Paris à 10 ans avec la mention très bien au concours d’entrée.
    
    Là, elle avait fait la connaissance de Frédéric Liennhoff, jeune prodige du même âge qu’elle, venant, lui, de Strasbourg.
    
    Ils avaient suivi les mêmes cours pendant sept longues années et étaient sortis premiers ex æquo de leur promotion.
    
    Le jeu plus délié d’Arina avait pourtant eu les faveurs du jury, mais la mère de Frédéric avait intrigué pour que les deux élèves soient évalués au même rang.
    
    Célèbre chanteuse lyrique, Ebba Liennhoff voulait un grand destin pour son fils.
    
    Maîtresse femme, c’est elle qui portait la culotte dans son couple et son mari, le père de Frédéric, bien qu’agent et producteur de sa femme, n’avait pas voix au chapitre.
    
    L’année de ...
    ... leurs seize ans, ils avaient trouvé chacun un poste d’enseignant du solfège au Centre de Formation Professionnel de musique de Paris.
    
    A dix-sept ans, ils entrèrent au conservatoire international de Musique de Paris et s’installèrent en colocation dans un petit appartement du dix-septième arrondissement.
    
    Pour payer leurs études, la location et leur modeste train de vie, ils enseignaient le piano et le solfège dans leur appartement.
    
    Ils avaient économisé sur leurs salaires de l’année passée pour acheter un piano d’occasion.
    
    Ils tombèrent sur une petite merveille, un Seiler, demi-queue de deux mètres zéro-six en laqué noir qui leur coûta une fortune, à l’achat, mais aussi à livrer et installer dans leur salon.
    
    Ils le firent réviser et commencèrent à travailler avec.
    
    Ne disposant que d’un seul instrument, ils alternaient les horaires de cours.
    
    En dehors de l’enseignement, donné à leurs élèves et reçu du conservatoire, ils travaillaient inlassablement leur technique.
    
    Ils se relayaient au clavier, l’un jouant et l’autre commentant ou conseillant sur le jeu.
    
    Sans se l’avouer, leur amitié avait fait place à un sentiment beaucoup plus fort, mais que, jusqu’alors, ils n’avaient osé s’avouer.
    
    Elle s’inscrit au concours international de piano de l’Ile de France. C’était une compétition rude et acharnée où le jury était composé de vingt-huit membres dont trois des meilleurs concertistes de la planète. Il y avait plus de trois milles candidats. Il y avait trois ...
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