1. La maison du fou


    Datte: 31/12/2023, Catégories: fh, hplusag, amour, caresses, Oral pénétratio, rencontre, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... double, est encadrée par une huisserie saillante de bois sculpté. C’est grandiose et Estelle aux mains occupées ne peut s’aider à fermer sa bouche béante, elle n’arrive même plus à parler.
    
    — C’est… c’est… impressionnant !
    — Oui, n’est-ce pas. C’est vraiment ce qui a séduit ma mère à la première visite. Voyez qu’en fait, le fou ce n’est pas moi ni mon père, mais celui qui a construit cette baraque. C’était un bourguignon exilé en Eure-et-Loir, soi-disant à la suite de quelques indélicatesses commises dans sa région. On parle de détournements de fonds cumulés à quelques frasques avec des épouses de dignitaires. À Grotrou, il se prenait pour le « roi du pétrole » et voulait que ça se sache.
    — Effectivement. Et comment cette maison est-elle arrivée dans votre famille ?
    — Par le plus grand des hasards, poursuit-il en remplissant le frigo. Mon père tenait une boutique d’alimentation, sorte d’épicerie fine spécialisée dans les produits russes en plein Paris, profitant entre autres d’une forte communauté exilée. Ma mère avait un cabinet de radiologie, également en pleine capitale, et les deux vivaient grand train, même s’ils travaillaient beaucoup. C’est dire que j’ai été élevé au « sirop de la rue ». J’ai fait les pires avanies que peut faire un garçon livré à lui-même, et moi aussi je n’ai obtenu mon bac qu’à l’orée de mes vingt ans. Je voulais voir du pays, je me suis aussitôt engagé dans la marine. Libérés d’un poids pesant, mes parents ont voulu s’octroyer quelques ...
    ... vacances en Vendée, à Pénestin, mais en passant par les chemins de traverse, les petites routes.
    — Ah ! Et donc ils sont passés par ici.
    — Exactement. Mais leur automobile parisienne, n’étant pas habituée au grand air de nos campagnes, a rendu une partie de son âme à Grotrou. Auberge locale et ennui en attendant la réparation. Leurs pas de flâneurs désœuvrés les portèrent devant cette maison qui était à vendre, car même les mythomanes prétentieux ont une fin. Ils visitèrent, ma mère fut emballée et ce que voulait ma mère, mon père le voulait également. Ils vendirent, très bien du reste, l’une son cabinet, l’autre sa boutique et l’appartement, très largement de quoi acheter cette maison « de fou » dont personne ne voulait. Ma mère se fit embaucher sans difficulté à l’hôpital de Nogent et mon père se lança dans l’Internet pour poursuivre son petit trafic de denrées slaves.
    — Génial ! Et donc ils vécurent heureux ici ?
    — Oui, mais bien peu de temps. On ne peut que soupçonner, sans certitude absolue, que le métier de ma mère a eu raison de sa santé. Une leucémie l’emporta en quelques mois.
    — Aïe ! L’exposition répétée aux rayons ?
    — On le suppose, on ne le prouvera jamais. Quoi qu’il en soit, mon père ne put se remettre de cette disparition. Peut-être aurais-je dû abandonner la marine pour m’occuper de lui, mais je ne l’ai pas fait, il ne s’était pas beaucoup soucié de moi quand j’en avais besoin. Il est tombé profondément dans l’alcoolisme et en est mort à son tour, juste avant ...
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