1. Les petites stagiaires: Élodie II,1


    Datte: 25/11/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... la douche !
    
    – Ce serait si dramatique que ça ?
    
    – Ben ! Je suis pas spécialement coincée, non, mais enfin c’est quand même le genre de situation où tu te sens pas vraiment à l’aise. Et puis surtout ce que je voudrais pas, c’est que vous alliez vous imaginer des trucs. Que je suis une fille qui…– J’imagine rien du tout.
    
    – Oui, mais bon…Et elle a continué à arriver systématiquement en retard. Deux à trois fois par semaine. Voire plus.
    
    – Je le fais pourtant sonner en avance mon réveil, mais du coup je me dis que j’ai du temps, alors je l’éteins et je me rendors. Ou bien, si je me rendors pas, je traîne tellement que je suis encore plus en retard que si je m’étais levée à l’heure.
    
    Tant et si bien que Javeau a fini par la convoquer. L’a gardée pratiquement une matinée entière dans son bureau. Elle en est sortie en larmes.
    
    – Ça tient toujours ? Je peux venir chez vous ?
    
    Évidemment que ça tenait toujours !
    
    – Peut-être que ça m’arrivera plus jamais n’importe comment, si ça tombe, ces malaises. Ça fait presque deux mois que j’en ai pas eu.
    
    Et, le samedi suivant, elle s’installait chez moi.
    
    Le matin, j’avais un mal fou à la faire lever. Son réveil sonnait. Elle ne bougeait pas. Une deuxième fois. Une troisième. J’allais frapper à sa porte.
    
    ‒ Élodie !
    
    – Quoi ?
    
    – Lève-toi ! On va être en retard.
    
    – Juste deux minutes !
    
    Et elle se rendormait.
    
    En désespoir de cause, je finissais par entrer dans sa chambre. J’allumais toutes les lumières, ...
    ... tirais les rideaux, tapais dans mes mains.
    
    – Allez, debout, là-dedans !
    
    Elle s’extirpait du lit, zigzaguait, en pyjama, jusqu’à la cuisine, s’affalait devant son bol de café au lait.
    
    – C’est pas que je veuille te précipiter, mais…– Oui. J’y vais ! J’y vais ! J’ai juste à me maquiller n’importe comment. La douche, c’est toujours le soir que je la prends. »Le soir. Juste avant d’aller se coucher. Je restais à proximité, aux aguets, au cas où… J’attendais. J’espérais. En vain.
    
    Amandine se voulait rassurante.
    
    ‒ Arrête de psychoter comme ça ! Mais si, tu la verras à poil ! Mais si ! Et plus si affinités.
    
    – J’en doute. J’en doute de plus en plus.
    
    – Une nana capable d’inventer une histoire pareille, elle sait où elle veut aller. Et elle ira. Coûte que coûte.
    
    – Elle a peut-être rien inventé du tout. Elle en a peut-être vraiment eu des malaises.
    
    – Ben, voyons !
    
    – Si c’était un coup monté, il y a belle lurette qu’elle aurait fait appel à moi sous la douche. Depuis trois semaines qu’elle est à la maison !
    
    – Non, mais t’es vraiment trop, toi, quand tu t’y mets ! Qu’est-ce tu t’imagines ? Qu’une fille qui s’aperçoit qu’un mec il crève d’envie de la voir à poil – et pas besoin de t’en faire que là-dessus il y a longtemps qu’elle t’a percé à jour – elle va se précipiter pour lui offrir ce qu’il désire ? Faudrait qu’elle soit complètement idiote. Ben non, non ! Tu le fais attendre le type. Tu le fais douter. Tu la portes à incandescence son envie. Qu’il ...