La bataille des cinq espions - Histoires de Sexe

La bataille des cinq espions

... réponds pas, elle brise l’échange de regards, se déplace dans le vestiaire, me laisse voir son dos arqué et musclé, ses fesses pleines et belles à croquer, son devant avec ses seins proéminents, son ventre plat, ses longues cuisses, comme si elle paradait pour moi seul. Ces mouvements ne me laissent pas indifférent, mais je n’attends qu’une chose, qu’elle aborde un sujet : Malika et moi. Je la laisse monologuer. Elle discourt sur les avancées de l’enquête dans laquelle je ne suis qu’un élément parmi tant d’autres. Je travaille sur le groupe d’anars, d’autres agents travaillent sur d’autres groupes, de gauche ou de droite, le but étant de résorber la violence pouvant surgir de ces différences d’idéaux :

— Vous comprenez qu’il faut maintenir la cohésion ?

Bien sûr gamine que je le comprends, je suis dans le métier depuis plus de vingt ans, j’en ai vu passer des femmes comme toi, sûres d’elle, arrogante, ayant une vision d’ensemble, mais ne pouvant se salir les mains. Juliette se rapproche à nouveau, son visage près du mien, elle m’observe et les commissures de ses lèvres se soulèvent en un mignon sourire de celle qui sait.

— Bien sûr que vous comprenez. Vous êtes depuis plus de vingt ans dans le métier. Vous en avez vu passer des femmes comme moi…

Elle fait une pause, gonfle sa poitrine – dans laquelle, faut l’avouer, je voudrais y plonger le nez – respire un grand coup avant de continuer à détailler mes yeux, mon nez, ma bouche, les pores de ma peau :

— Richard ...

... m’a laissé entendre que vous étiez un homme à femmes…
— Il a dit quoi ?

Je suis surpris, je l’ai laissé paraître. Juliette fait une moue ricaneuse :

— Il n’a rien dit, justement. Ce qui me laisse à penser que…

Je comprends maintenant : ma Supérieure me fait passer un test ! Elle est comme ça la nouvelle génération, mettre à l’épreuve les agents pour tenter de les faire fléchir ! C’en est grossier ! Car elle caresse mon torse glabre, remonte son doigt le long de mon menton, son autre main dans mes cheveux, ses gestes sont doux et sensuels. Et si finalement je la prenais par la taille ? Et si j’approchais mes lèvres des siennes, mon bassin du sien ? Et si ?

— Ça suffit Juliette !

D’un geste brusque, je repousse ses mains, dont l’une commençait à redescendre sur mon torse, mon ventre…

— Vous êtes une très belle femme et je vois bien que vous me testez : comme vous l’avez dit, mes états de service sont impressionnants, je ne me ferai pas berner.
— Mais… ?

Le visage de Juliette se décompose, donnant une impression de tristesse ou de désarroi, pour rapidement se reconstruire en cette statue blonde et glacée, belle et plastique.

— Très bien. Et si je vous ai retrouvé ici, c’est pour vous sommer de vous présenter à la gare, dans deux jours. Vous m’accompagnerez pour une mission, aux États-Unis. Une mission qui durera six jours, tout au plus.
— Mais… ? fais-je… À mon tour d’hésiter.
— Sur ce, bonsoir !

Et Juliette me montre son dos, ses fesses coincées ...