1. L’étroite mousquetaire


    Datte: 02/11/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Julie Moelle, Source: Hds

    Lorsque Paul, Martial et moi avons décidé de passer une semaine ensemble, il y avait bientôt six mois que nous étions amants mais j’avais le trac. C’est une chose de faire des galipettes avec deux hommes charmants et bien membrés mais c’en est une autre de vivre sept jours ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Heureusement, chez moi le trac se change très vite en excitation.
    
    Paul est un peu plus vieux que Martial et fréquente beaucoup de gens friqués. « Free-lance » dans je ne sais quel domaine, il dispose de son temps comme il l’entend. Idem pour Martial qui semblait n’avoir rien d’autre à faire que de s’occuper de son corps parfait de trentenaire. Il dit qu’il est « dans la finance » mais je lui trouve des airs de flic.
    
    Moi, je m’appelle Andréa-Shakti parce que je suis née d’un père italien et d’une mère Indienne de la caste Kathri, tous deux extrêmement beaux s’il faut en juger par les trois photos qui me restent d’eux. Ils sont morts dans un attentat quand j’avais trois ans. J’ai été élevée chez les sœurs à Bombay puis recueillie par une cousine à Paris où j’ai commencé des études de psychologie avant de dégotter un job dans une maison de couture. Oui, oui, un job de mannequin.
    
    Ma modestie naturelle m’interdit de vous dire que j’ai les cheveux roux et les yeux verts et que si ma peau est ambrée, les pointes de mes seins sont corail comme l’intérieur de… Mais je m’égare, je m’égare…
    
    Un ami de Paul nous prêtait sa maison dans le Périgord. Paul et ...
    ... Martial étaient arrivés la veille « pour tout préparer » avaient-ils dit, et je m’attendais au pire, mais quand je les ai vus côte à côte sur le quai de la petite gare de Bourg-Montluc, l’air idiot et tout intimidé, mon cœur s’est mis à battre très fort. Quand ils m’ont serré dans leurs bras, j’ai senti qu’ils bandaient comme des cerfs.
    
    « C’est pour moi que vous bandez comme ça ?
    
    – Bien sûr, dit Martial avec un entrain un peu forcé.
    
    – Oui, bon, reprit Paul, un peu embarrassé. Dis-lui, Martial !
    
    – La vérité c’est que…
    
    – On a pris du Viagra.
    
    – On s’est dit que ça te ferait plaisir qu’on soit au garde-à-vous dès ton arrivée…
    
    – Mais c’est le cas, les gars, et je vous remercie de cette délicate attention… »
    
    Après tout pensais-je, on ne peut pas accueillir tout le monde avec des chocolats ou un bouquet de fleurs.
    
    Ils prirent chacun une de mes valises et nous sortîmes de la gare, précédés par leurs braquemarts qui tendaient ostensiblement leurs pantalons. Mais ils avaient toujours l’air un chouïa congestionné.
    
    « Qu’est-ce qui ne va pas ? demandai-je,
    
    – Ben… Ton train a une demi-heure de retard et on ne sait plus où se mettre… »
    
    Purée ! Depuis une demi-heure, ils faisaient le pied de grue sur le quai de la gare de Bourg-Montluc en tâchant de dissimuler leurs érections… J’éclatai de rire.
    
    « T’es vache ! Ça fait mal à la longue, se plaignit Paul,
    
    – Et vous comptez sur moi pour arranger ça ?
    
    – Ben évidemment, s’exclama Martial.
    
    – Bon. Je vais ...
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