Par amour
Datte: 31/10/2023,
Catégories:
fh,
hagé,
fagée,
Collègues / Travail
amour,
caresses,
init,
mélo,
nostalgie,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... dedans, provincial à peine francophone, protégé par de fades certitudes, mal sorti d’un interminable amour impossible.
Les trois mois de stage en hôpital que nous avons passés côte à côte représentent une parenthèse fondamentale dans ma vie amoureuse. Sous des dehors réservés, Michèle était incandescente, magnétique, dans ce perpétuel état d’instabilité qui caractérise certains atomes irradiants.
Les limites qu’elle fixait entre elle et les hommes qui partageaient ses journées la rendaient inaccessible, et donc d’autant plus désirable. Quant à ses nuits, nous les supposions tous voluptueuses, mais entre d’autres bras. Toujours et encore d’autres bras.
Je fus toutefois celui qu’elle laissa approcher le plus près et effleurer son cœur, son âme, son esprit.
Pour que tout soit clair, elle avoua tendrement un certain désir et une infinie tendresse pour le soupirant mal dégrossi que j’étais. Tout en précisant qu’il n’y aurait jamais d’histoires parallèles dans sa vie.
Têtu, j’entrai alors en mode patience, respectueusement à l‘affût d’une ouverture érotique qui ne se présenta jamais.
Les week-ends parisiens que nous organisâmes les mois suivants suffirent à enrichir nos esprits et à partager nos plus intimes pensées. Sans jamais éteindre la flamme amoureuse, la charmante routine de ces retrouvailles me rapprocha d’elle comme d’aucune autre amie.
Entre deux séances de cinéma, nous parcourûmes plusieurs fois la circonférence du globe sur les pavés parisiens. Le ...
... sujet du film ou un détail de son histoire provoquait de nouvelles confidences. Révélant de plus en plus intensément l’insatisfaction amoureuse de Michèle, ses désillusions, ses blessures, puis finalement de nombreuses et douloureuses humiliations conjugales.
L’évolution de mes vies amoureuses et intimes ne me laissait pas en reste. Il était finalement assez agréable de rire ensemble de nos déboires plutôt que d’en pleurer.
Au cours de ces pérégrinations, nous passâmes de très tendres moments dans les bras l’un de l’autre, en amis qui toujours finissent la nuit séparément.
Une fois seulement elle me laissa voler quelques caresses sur ses seins. Il n’y eut aucun reproche dans son regard lorsque je rouvris les yeux. Juste une infinie tristesse qui disait à quel point, oui, en d’autres temps, d’autres lieux, d’autres circonstances, peut-être. Mais à l’instant, non, malgré tous les sentiments forts, troublants et sincères qu’elle éprouvait pour moi.
ooo000ooo
Du côté de Toulouse, un à deux ans plus tard.
Une nuit, une seule, nous avons craqué. Dans les pires circonstances. Au retour du mariage d’un ami commun, j’étais accompagné d’une femme bien sous tous rapports, prête à partager ma vie et à fonder une famille correspondant exactement à ce que j’avais décidé d’être. Michèle nous offrit le gîte dans la ferme où son époux élevait ses chèvres et la déconstruisait avec raffinement.
À la fin du repas du soir, laissant nos partenaires respectifs se retirer pour la ...