1 – La nouvelle
Datte: 28/10/2023,
Catégories:
ff,
Collègues / Travail
lesbos,
Auteur: Polyphème, Source: Revebebe
1982
Rosa avait trente ans. Elle venait d’être recrutée comme comptable dans une administration. C’était une fort jolie femme, mince, de taille plutôt petite, très brune avec des yeux foncés – ses indéniables origines espagnoles… Ses tenues d’une élégance assez classique mettaient en valeur la finesse de sa taille, le galbe de ses seins et la rondeur de ses fesses.
Elle avait eu, dès son arrivée, maille à partir avec la jeune, séduisante et blonde, secrétaire du service : la dénommée Carole était une allumeuse qui régnait sur une cour de mâles plus ou moins conscients de son jeu trouble…
De fait, Carole, envieuse de sa beauté plus sage et plus mature, avait tout de suite vu en elle une rivale potentielle et, en dépit de la bonne volonté de Rosa, de sa cordialité naturelle et de ses tentatives d’approche et de conciliation, elle avait maintenu entre elles une distance froide, hautaine et fielleuse, ne perdant pas une occasion de la mettre en défaut ou mal à l’aise, voire de la ridiculiser. Et la patience de Rosa avait fini par atteindre ses limites ce jour où Carole l’avait interpellée pour la mêler à une conversation avec quelques collègues.
— Vous l’avez fait le test sur la sexualité, Rosa ?
— Oh, je ne trouve pas ça très intéressant…
— Vous avez bien raison ! avait-elle fait, faussement compréhensive.
Elle avait alors égrené les questions à voix haute, les assortissant de commentaires ambigus destinés à provoquer les rires de l’assistance, et puis, ...
... s’arrêtant soudain, elle l’avait interpellée avec un sourire faussement cordial.
— Je me demande quel effet ça fait d’être caressée par une femme : ça doit être très doux, vous ne croyez pas, Rosa ?
— Je ne sais pas, moi, avait-elle bredouillé en rougissant… Pourquoi me demandez-vous ça ?
— Oh, comme ça…
Et elle avait éclaté de rire ! Ce jour-là, Rosa avait abandonné tout espoir de rapprochement et toute velléité de s’accommoder avec elle…
Les piques quotidiennes de Carole lui firent alors subir de tels tourments que sa vie de couple fut, elle aussi, mise à rude épreuve, son époux ne comprenant pas pourquoi elle ne se contentait pas d’ignorer la chipie qui, selon lui, se serait lassée de porter des coups qui ne l’atteignaient pas. Las ! Rosa était touchée et meurtrie, bien au-delà de ce qu’il imaginait, d’autant que sa rivale étalait sans pudeur aucune ses jeux érotiques, ses fantaisies amoureuses ainsi que les prouesses de son homme, lui faisant cruellement ressentir, à tort ou à raison, la monotonie, la morosité, la frustration…
Quand au bout de trois ans, la peste blonde finit par quitter le service, son départ ôta, on s’en doute, un poids à Rosa qui retrouva sa place légitime au sein de ce microcosme impitoyable et mesquin, tandis que, parallèlement, sa vie sentimentale et ses ébats intimes en étaient heureusement ragaillardis…
Pendant quelques mois, Rosa assura l’intérim de la blonde et fut unanimement appréciée pour la qualité de ses prestations. Le surcroît de ...