La Sorcière du Lavomatic - Histoires de Sexe

La Sorcière du Lavomatic

... n’est pas si grave ce que tu lui as dit, t’as été un peu rustre, mais crois-moi, j’ai vu un paquet de salauds et t’es pas le pire. Ton esprit l’a occulté parce que t’es un peu du genre à te flageller pour trois fois rien, mais t’as encore toutes tes chances si tu la joues bien.

Elle fouillait dans son grand sac, sans même me lancer un regard.

— Mais… je… Et maintenant, vous allez faire quoi ?
— C’est adorable que tu continues à me vouvoyer après ça, tu sais. Moi, j’ai eu ce que je voulais donc je vais m’envoler. La tradition voudrait que j’efface tout ça de ta mémoire, ou même que je t’élimine complètement. Mais bon, t’es visiblement un brave garçon. Donc ça m’ennuie un peu de te faire un coup comme ça. J’ai bien aimé fouiller dans ton crâne, tu sais, la balade était sympa, t’es un type rafraîchissant, je pense. Donc, ce que je te propose, c’est que je t’épargne, toi et le souvenir de notre rencontre, mais en échange, tu me promets de ne jamais en parler à personne. Et si tu as le malheur de ne pas respecter ta promesse, je saurai te le faire payer cher. Très cher.

Alors qu’elle prononça ces mots, son visage s’éclaira d’un affreux sourire qui découvrit ses dents et je vis ses canines s’allonger démesurément. Le message était clair et je hochai de la tête pour signifier mon accord.

— Ah, c’est bon, je l’ai !

De son sac-poubelle, elle extirpa un vieux balai au manche tordu. Elle ramassa son grand chapeau pointu qu’elle enfonça sur sa tête, puis jetant son sac ...

... sur l’épaule, se tourna vers la porte en verre qui avait mystérieusement réapparu pendant notre conversation.

— On fait comme ça alors. Tu fermes ta gueule, tu gardes ce joli souvenir en tête. Tu l’ouvres, je reviens te bouffer. Et surtout, demain, tu vas voir Bethany… Euh non, je veux dire, Dorothy. Et tu t’excuses !

La porte s’ouvrit d’un coup et un grand courant d’air s’engouffra dans la pièce. Elle enfourcha son balai, toujours vêtue uniquement de son chapeau pointu, et me fit un dernier sourire complice avant de s’envoler dans la ruelle, piquant directement vers le ciel.

Je laissai s’écouler quelques secondes et je pris le temps de rassembler mes esprits. J’étais toujours en un seul morceau, toujours dans ce lavomatic étrange, et mon pantalon était toujours sur mes mollets, mais j’étais seul à présent et le silence avait envahi la pièce. Je me rhabillai rapidement et je fis quelques pas à l’extérieur, respirant l’air frais de la ville. Il faisait déjà nuit et la pleine lune s’était levée dans le ciel. Je m’attendais presque à voir passer l’ombre de Miranda juchée sur son balai, ricanante dans le ciel obscur, mais elle avait visiblement décidé de ne pas pousser le cliché jusque-là.

Comme un automate, j’attrapai mes vêtements encore humides et je quittai les lieux en direction de mon appartement. Je n’étais pas bien sûr d’où j’étais, mais en quelques minutes, j’avais retrouvé une rue que je connaissais et je n’eus aucun mal à rentrer chez moi ce soir-là. Je ...