L'orgue de Barbara - Histoires de Sexe

L'orgue de Barbara

... c’est le profond et sincère respect mutuel dans l’écoute en pleine conscience.
— Pas faux.
— La seconde condition, c’est l’acceptation des envies et des pulsions intimes de l’autre. Pour cela, il faut abolir les émotions négatives de jalousie. Ce dont les mâles sont pratiquement incapables en temps normal.
— D’où la nécessité de les former aux nouvelles règles matricariales.
— Lorsque nous sentons qu’un converti est prêt, nous lui donnons l’initiation à l’Amour vrai. Pour faciliter les choses, nous l’aidons à abolir les émotions négatives en les laissant s’envoler dans des volutes de fumée qui correspondent à son tarot matriarcal. Celui qu’examinait Barbara hier, dont les cartes étaient blanches pour toi, non-initié.
— Et après, quel rôle pour les hommes dans votre grand projet ?
— Je ne peux te le révéler avant l’initiation, mais je suis sûre que tu y aurais ta place

Sur ce, considérant sans doute que je suis assez converti pour progresser jusqu’à la prochaine étape et après un baiser langoureux, mon initiatrice m’emmène dans une pièce à l’arrière du restaurant. De nombreuses fioles, bocaux et autres pots en verre remplis de plantes sont alignés sur des étagères. Elle compose un mélange de trois d’entre elles avec lequel elle prépare en tisane. Elle prend aussi une petite poignée de plantes séchées, sans doute cultivées sur les pentes du Hindu Kush, qu’elle enferme soigneusement dans un papier ultrafin.

— Es-tu prêt à me suivre pour ton initiation ?
— Parle, ...

... anti-déesse, ton serviteur écoute, dis-je en paraphrasant la liturgie catholique.
— Fais-moi l’offrande de l’énergie de ta kundalini, puis de celle de ton chakra racine, puis ouvre-toi à une union anale tantrique jusqu’à ce que ma divine fontaine déborde sur ton épaule, comme ta semence a débordé cette nuit dans le cou de la Grande prêtresse.
— Traduit pour le pas encore initié ?

Elle me regarde droit dans les yeux, abandonnant enfin son charabia mystico-érotique.

— J’ai une folle envie de caresser ta tête et ton visage, bouffer tes couilles, masser ta prostate avec mon linguam, euh pardon mon gode, avant de me branler contre ton épaule. Tu es partant ?

Dis comme ça, comment refuser !

Caroline m’emmène au premier en commençant les préliminaires dans les escaliers. Elle mordille plus qu’elle n’embrasse, mais c’est délicieusement excitant. Elle m’offre aussi à boire pendant que nous reprenons notre souffle. Nous partageons son breuvage jusqu’au fond de la tasse. Puis elle allume le rouleau de foin, tire une bouffée et me tend le calumet avant d’entrer dans la chambre de Woodstock.

Barbara est déjà sous la tente avec le jeune mec. Il vient de se jeter comme un assoiffé sur ses seins qu’elle tendait vers sa bouche. D’un geste vif, elle lui impose un peu plus de retenue. Caroline me retient au moment où je veux détourner le regard.

— Tu dois laisser la jalousie s’envoler dans les volutes de fumée. Regarde comme le désir viril plaît à la Grande Prêtresse. Accepte ...