La dernière touche_2
Datte: 11/10/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... délié de sa compagne.
Les postées s’enchaînaient et la mélodie emplissait ses oreilles.
Le son était divin et il se laissa bercer par la beauté du mouvement tout en douceur et légèreté.
A peine le temps de ré-ouvrir les yeux qu’elle attaquait le second morceau, le fameux Clair de Lune.
Un silence religieux avait gagné le public et pas un bruit ne venait perturber les notes enchanteresses sortant du piano.
Il regarda comme fasciné les dix doigts virevolter sur les touches et les gestes pleins d’élégance des bras nus de la jeune fille.
Le visage penché sur les touches, il la trouva incroyablement belle.
Sa mèche se balançait devant ses yeux sans sembler la gêner. Son front se plissait par moment comme pour souligner la solennité de son jeu.
Elle acheva la pièce dans un tourbillon de notes qui, petit à petit ralentit pour ne plus devenir qu’un souffle apaisé qui s’éteignit dans une calme sérénité.
Frédéric s’arrêta de respirer jusqu’à ce que les premiers soubresauts de la Campanella ne retentissent.
La main gauche alerte démarrait la dernière pièce, très vite rejointe par la droite et elles commencèrent le fameux mouvement des deux notes séparées par deux octaves et montant dans l’air, comme échappées du piano.
Elle entama l’Andante avec frénésie et la salle demeura suspendue au jeu des deux mains qui se croisaient et se décroisaient pour donner cette légèreté de toucher que demande l’œuvre de Listz.
Un sourire apparu sur le joli visage ...
... penché sur le clavier et Frédéric sut, à cet instant, qu’Arina était au plus fort de son talent de concertiste.
Sa tête dodelina, légèrement de droite à gauche, en suivant les arabesques dessinées par ses deux mains qui semblaient totalement indépendantes.
La vitesse d’exécution ne faiblit pas et le toucher resta très alerte jusqu’à la fin du passage rapide.
La partie allegretto fut avalée avec finesse et agilité, toujours en rythme, comme-ci l’enchaînement des notes se faisait avec une facilité déconcertante.
Elle acheva cette partie avec les quadruples croches qui se succédèrent avec maestria, laissant une impression de temps arrêté, comme en suspension.
Puis, la main gauche rejoignit la droite et les deux relancèrent le staccato nerveux de l’Andante.
Son visage se transforma, et un sourire épanoui s’y dessina, alors que la mélodie redémarrait au plus fort du jeu.
Son corps semblait complétement relâché et ses doigts avait la légèreté d’une plume effleurant les touches avec une réelle sensualité.
Arriva le Brillante, le passage le plus physique, qu’elle avala avec virtuosité et maestria.
Le Ossia et le Brillantissimo furent exécutés avec brio, sans que le sourire ne s’efface de son visage qui rayonnait littéralement.
Enfin, le Staccato Più mosso final fut un feu d’artifice emportant la salle qui sembla battre la mesure jusqu’à la note finale.
Un silence suivit la dernière note qui dura quelques secondes.
Arina tourna son visage vers le jury, ...