L'arroseuse arrosée - Histoires de Sexe

L'arroseuse arrosée

... reprendre dans sa bouche, ni ailleurs…

Aller plus loin serait une grosse prise de risques. Je me rhabille donc et termine mon verre. Adeline fulmine. Moi aussi.

Elle attrape soudain ma tête des deux mains et pointe mon visage vers le sien. Elle me regarde droit dans les yeux, comme si elle essayait de déchirer mon âme. Pendant de longues minutes, elle me fixe comme ça, sans cligner des yeux, puis…

— Tu ne me mérites pas, Martin, il va falloir que tu fasses encore beaucoup d’efforts pour être digne de moi.

Je ressens la même douleur qu’après une gifle et murmure de façon quasi inaudible :

— Tu as sans doute raison et je veux te prouver mon amour, mais s’il te plaît, ne me quitte pas.

Elle se redresse, sans doute rassurée, prend son verre de vin qu’elle remplit et s’assied sur le canapé.

— Depuis que tu as baisé cette femme, j’ai un nouveau fantasme.
— Mais, Adeline, tu sais bien que c’est elle qui m’a baisé… Moi, je ne voulais pas…
— Soit, mais moi, je ne veux pas de ces cachotteries ridicules, alors je te le dis carrément : je veux qu’un autre homme me baise virilement.
— Quoi ? Tu veux me tromper ? Merci de prévenir !
— Justement, je ne veux pas te tromper, je veux être baisée par un autre, mais devant toi !

Je fais mine d’être totalement effondré, alors qu’au fond de moi, je ris à gorge déployée, car peu avant le fameux soir avec l’inconnue, j’envisageais de révéler à ma femme mon fantasme candauliste : je rêvais de mater ma femme en pleine ...

... action avec un ou même plusieurs hommes. Mais depuis, les circonstances m’ont tout naturellement obligé à reléguer ce fantasme aux oubliettes.

Et voilà qu’Adeline me rejoint dans mon imaginaire, mais je me garde bien de le lui dire et préfère cultiver mon air dépressif.

— Je ne te suffis donc plus. Je pensais pourtant que je te rendais heureuse au lit.
— Peut-être, mais plus depuisLE soir. Mais tu continueras à faire partie de ma vie sexuelle. Seulement maintenant, tu seras spectateur. Si tu veux, tu pourras te branler en nous matant. Je veux aussi que ce soit toi qui choisisses mon partenaire, pour autant qu’il soit propre, beau et bien monté… Black, si possible, j’en rêve ! Tu dois bien avoir ça parmi tous tes copains, non ?

Ma femme n’imagine pas à quel point je me réjouis de la combler. Sa demande correspond en tout point à mon propre fantasme.

— Je ne sais pas. Je n’y ai jamais songé… Il doit bien y avoir quelqu’un, si vraiment tu veux ça…
— Et ne leur raconte pas que je suis moche ou que je pue !
— Ils te connaissent presque tous, Adeline. Ils savent bien que tu es belle. Il m’est aussi arrivé de leur montrer des photos de toi. Habillée, je te rassure.
— Bon, alors tu peux aller au bistrot, à condition de ramener un mec.

Je ne lui dis pas merci, pour ne pas me trahir, mais je l’embrasserais volontiers très chaleureusement, voire plus…

J’ai bien ma petite idée sur l’homme que je vais choisir pour ma femme : il ne fait pas vraiment partie de mes copains, ...