Isabelle en balade - Histoires de Sexe

Isabelle en balade

... elle a quoi de plus, cette salope ?
— Elle a qu’elle est justement une salope !
— Que… comment ça ?
— Véro est une salope et elle assume être une salope, tout simplement.
— Ça sous-entend quoi, ça ?

Un peu las de cette crise de jalousie, je soupire abondamment :

— Écoute, Isa : demain à la première heure, je dois me rendre en Andalousie. J’avais espéré passer une soirée tranquille et reposante.
— Ah oui, parlons-en de ta mission ! Qui me dit que tu y vas seul ? Que tu ne vas pas ramasser une pute en cours de route ? Ou faire monter cette salope de Véro ?

Je reste calme, du moins, j’essaye :

— Tu n’as qu’à venir avec moi. Et tu verras ce qui se passe réellement quand je dois descendre tout en bas, en Andalousie, Alméria précisément, pour remonter ensuite. Il y en a pour une bonne vingtaine d’heures de réelle conduite. Tu auras même droit à deux nuits sur la couchette.
— Tu parles ! Tu dis ça parce que tu sais très bien que tu n’as pas le droit d’embarquer quelqu’un avec toi.
— Tu te contredis : tout à l’heure, à t’entendre, je ramassais des putes en cours de route. Je te signale qu’il n’y a rien dans le règlement qui impose que je doive être seul en cabine. Si tu veux venir avec moi, pas de problème. Ça me fera de la compagnie.

Elle raille, les bras croisés :

— Oui, oui, de la compagnie…
— Je te rappelle que, quand je suis au volant, je te téléphone souvent et nous restons en communication des heures parfois.
— Oui, uniquement quand t’as pas pu te ...

... dénicher une pute !
— Arrête avec tes insinuations idiotes, ça devient lassant ! Tu sais très bien que je te téléphone à chaque fois que je pars au loin, et même au près. Alors, tu fais quoi, tu veux venir avec moi ou pas ?

Et après un léger silence, j’ajoute sournoisement :

— Et jouer la pute du camion…

Elle n’apprécie pas trop mon humour, ses yeux lancent des éclairs. Elle me regarde fixement, circonspecte. Puis elle finit par dire :

— Chiche !
— Pas de souci ! Le chargement est prévu demain matin à huit heures. On fait comment ? Tu restes ici, et on y va à deux demain matin. Ou tu rentres chez toi et je passe te chercher.
— Il faut que je prenne des habits…
— Tu sais, on va juste faire un aller-retour France-Espagne.
— Ça dure deux jours, ton aller-retour. Il me faut des vêtements de rechange.
— Tu as déjà quelques habits ici, je te signale.
— Il m’en faut d’autres.

Un fantasme me trotte dans la tête :

— J’ai une idée : tu t’allonges nue sur la couchette, et comme ça, pas besoin de vêtement !
— Ben voyons ! Je parie que ta Véronique le ferait ou qu’elle l’a déjà fait !
— Elle l’a peut-être déjà fait, mais pas avec moi, je te le garantis.
— Mais t’aurais bien voulu qu’elle vienne avec toi, cette putain !

Excédé, j’explose :

— Y en a marre, Isa ! ! Je ne te savais pas si jalouse ! Nous deux, ça fonctionnait bien, à ce que je sache. Maintenant, je me pose des questions, car si tu me piques ta crise à chaque fois que nous sommes ensemble, ça ne ...