Corfou – dimanche - Histoires de Sexe

Corfou – dimanche

... ?
— Eh oui, je suis un tantinet exhibitionniste à ce niveau !
— En « exhibitionnant » les autres, oui !

Ce qui fait amplement sourire Norbert. Avant de quitter la pièce en compagnie de mon amant du moment, je me penche furtivement vers Yolande :

— Faudra que tu me confies ces choses à ne pas déballer !

La maîtresse de maison se met à rire joyeusement tandis que la porte se referme derrière notre couple tout récent.

Nous nous dirigeons vers la petite moto qui nous a amenés ici depuis l’aéroport. Avant de prendre place sur le siège arrière, je demande à mon pilote :

— Au fait, tu parles grec ?
— Oh, pas grand-chose, les trucs de base. Plus jeune, j’ai bien appris le grec ancien, celui de Platon et de toute la clique, mais ce n’est pas très utile dans la vie quotidienne ici en Grèce et ailleurs. De plus, la grammaire a quand même beaucoup changé, elle s’est simplifiée, mais beaucoup de mots sont restés identiques ou presque, ça aide.

Je tente une comparaison :

— Comme si tu parlais latin à des Italiens ?
— Quand même pas, l’écart est moins grand. Mais je reconnais que, même si la déclinaison a été réduite, je ne sais pas bien quelle terminaison il faut mettre à la fin des mots, car tu as différentes classes, sans parler si c’est du masculin, du féminin ou du neutre. Quant à la conjugaison, j’aurais tendance à croire qu’il y a plus de verbes irréguliers que de verbes réguliers.
— Bah, t’as qu’à tout mettre à l’infinitif !

Norbert s’esclaffe :

— ...

... Je voudrais bien ! Mais y a pas d’infinitif ! Enfin, pas de la même façon qu’en français. Du coup, je conjugue au présent, ça fonctionne dans la plupart des cas.

Il me donne une petite claque sur les fesses :

— Allez, assez parlé du boulot !
— Du boulot ? Ah oui, c’est vrai, t’es prof !

Puis, cheveux au vent(sans casque, eh oui), nous sommes partis vers la ville voisine, ou plus précisément, la grosse bourgade d’à côté. Nous sommes passés par le même tunnel végétal qu’hier, puis Norbert a bifurqué. À présent, ça monte et ça descend assez bien, je suppose que nous longeons la côte, j’entends parfois la mer, malgré le bruit du moteur. Plus bas, le rosebud se rappelle à mon bon souvenir, à la suite des vibrations de la moto. Puis au détour d’un virage en hauteur, j’aperçois une petite ville en bord de mer.

Dix minutes plus tard, nous nous garons au pied d’un arbre. Le marché comporte à la louche une trentaine d’étals autour desquels s’agglutinent à la fois des locaux et des touristes. À peine suis-je arrivée que divers yeux me fixent. Ma robe rouge est fort voyante, je ne suis pas moche à regarder, et le tissu est léger, laissant entrevoir mon absence de soutien-gorge…

De là à en conclure que je n’ai pas de petite culotte, le pas peut être vite franchi…

C’est alors que je me rappelle que j’ai un mari. Je lui avais promis de tout lui raconter au fur et à mesure de mon séjour, et moi, dès le deuxième jour, je suis déjà en train de le zapper ! Le nouveau contexte ...