D'une terre à une autre - Histoires de Sexe

D'une terre à une autre

... les amis… mais bientôt ! J’achèterai notre île ! Et nous aurons à parler tous ensemble… vos sympathiques marins sont les bienvenus…

Romuald jeta un regard comique à Armando et grimaça.

— Elle nous menaçait souvent de castration… elle n’a pas changé !
— Non ! Mais elle semble plus sauvageonne, alors…

Gustave avait parlé à voix basse, mimant une grimace inquiète, et Delmaro avait levé les yeux au ciel.

— Mierda ! Elle a dit qu’elle allait acheter cette île ! Vous avez entendu ou pas ?
— On a entendu…

Romuald et Gustave avaient répondu dans le même temps, sans paraîtres plus émus que cela. Le capitaine espagnol soupira, se demandant s’il n’était pas le seul à avoir toute sa tête.

— Locos…

Les marins étaient retournés sur l’Astrolabio pour informer le reste de l’équipage, de la situation. Vanna, elle, ne pouvait pas détacher son regard émeraude, des nouveaux venus. L’homme qu’elle avait failli tuer, et les deux Français l’intriguaient. Le capitaine était le plus vieux des trois. Pas si vieux que cela, mais un peu comme Aylin. Le cheveu poivre et sel, et le front dégarni. Des yeux sombres, et un visage sévère. Il était grand, pas autant que la rouquine, mais presque, et il était bien bâti. Les deux Français étaient plus jeunes. Celui que l’Irlandaise appelait Gustave surtout. Des cheveux longs et frisés, proches de la teinte de la chevelure de Vanna. Des yeux marron, et un visage plus ouvert que celui de l’espagnol. Taille moyenne, et pas très costaud. ...

... Enfin, il y avait ce Romuald. Lui, il plaisait bien à la jeune métisse. Cet homme-là riait parfois, et souriait beaucoup. Une chevelure claire, d’un jaune que Vanna n’avait jamais vu. Ou alors, elle ne s’en souvenait pas. Une tignasse épaisse, longue et coiffée bizarrement. Cheveux tirés en arrière, et réunis sur la nuque en une drôle de petite queue. Des yeux clairs, rieurs et un beau visage. Ce Romuald était très grand. Autant que la rouquine, et peut-être un peu plus. Et il semblait fort. Tout ce petit monde s’était affairé à tuer cinq poulets, et ensuite les avait préparés. Tous buvaient du rhum, et Aylin en avait même versé quelques gouttes dans la timbale de fer blanc de Vanna. La jeune métisse s’était occupée à chauffer du bouillon, et à cuire quelques légumes sauvages. Des carottes et de petits tubercules, qu’Aylin appelait navets.

— J’ai toujours pensé que Rom et Gus ne cesseraient pas de me chercher. Toi, Armando… je ne pouvais pas savoir…
— Tu te trompais encore.

La large bouche de l’aventurière s’étira en un sourire, et son regard gris brilla sous les lueurs des torches, plantées dans la terre.

— Là où je ne me trompe pas, Armando… C’est que tu vas être riche…
— Armando avait accepté de nous aider de toute façon.

Romuald avait bien du mal à ne pas frétiller de joie sur place, et la rouquine observa un moment le capitaine espagnol.

— Oui… j’ai tout de suite apprécié Armando… il en sera d’autant plus riche… si toutefois il nous accepte à son bord.
— Ce ...