1. Histoire des libertines (10) : Aliénor d’Aquitaine, une femme libre aux temps des Troubadours.


    Datte: 05/03/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... d'avoir été pour un temps maîtresse de Guillaume le Maréchal. Le contexte de la croisade aggrave encore la sensibilité à ce qui touche la sexualité : la sexualité au cours de la croisade, même légale, était déjà jugée de façon défavorable. Sans évoquer Aliénor, plusieurs contemporains attribuent l’échec de la deuxième croisade aux fautes morales des croisés.
    
    Sur cet incident, une infidélité paraît acquise aux contemporains, et même bien avant la mort d’Aliénor, les chroniqueurs brodent assez rapidement : Hélinand de Froidmont, dans sa Chronique universelle, comme Aubry de Trois-Fontaines, affirment qu’elle se conduisit plus en putain qu’en reine. On identifie l’amant à Raoul de Faye, ou à un Sarrasin (voir plus haut) qui lui aurait été présenté par Raymond.
    
    L’élément primordial est cette évocation d’une possibilité d’annulation du mariage à l’initiative de l’épouse, et qui a forcément dû être préméditée. Ce faisant, c’est elle qui décide de la rupture du mariage, chose impensable dans l’univers mental masculin d’alors : c’est pratiquement elle qui répudie son mari !
    
    On peut penser que les soupçons de Louis VII étaient justifiés, comme l’ont fait la plupart des chroniqueurs dès que l’incident a été narré. Au demeurant, la réalité de l’adultère importe peu. Ce qui est très important c’est le fait que les contemporains d’Aliénor ont réellement cru qu’elle était une reine luxurieuse et une reine n’hésitant pas à prendre l’initiative de la rupture.
    
    DIVORCEE ET A SON ...
    ... INITIATIVE
    
    Plus tard, 3 ans après le retour de la croisade, Aliénor pensait peut-être déjà épouser Henri, le fils de Geoffroy V d'Anjou, qu'elle avait rencontré en août 1151 à Paris alors qu'il accompagnait son père qui avait été convoqué par Louis VII.
    
    Le 21 mars 1152, l'annulation du mariage fut prononcée lors du Second concile de Beaugency permettant à l'Angleterre l'accroissement inespéré de ses territoires continentaux.
    
    Aussitôt, elle rentre à Poitiers et manque d’être enlevée deux fois en route par des nobles qui convoitent la main du plus beau parti de France : le comte Thibaud V de Blois et Geoffroi Plantagenêt.
    
    Henri pouvait plaire à la légère Aliénor ; elle ne trouvait pas dans l’extérieur de ce jeune chevalier la sévérité de Louis ; l’air et le maintien de Henri Plantagenêt annonçaient sa haute naissance ; ses cheveux d’un blond doré, parfumés et rangés avec soin, ornaient admirablement son front ; sa physionomie spirituelle, fine et prudente ; son regard, doux et agréable dans le repos, foudroyant et plein de feu dès qu’il était animé par la colère, son adresse pour tous les exercices du corps, sa grâce au milieu de sa cour, où il aimait à paraître le faucon au poing, le don de la parole, tous ces avantages, relevés du prestige de la jeunesse (il avait à peine vingt ans), étaient plus qu’il ne fallait pour gagner l’amour de l’héritière de Guyenne.
    
    Le 18 mai 1152, huit semaines après l'annulation de son premier mariage, elle épouse à Poitiers ce jeune ...
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