1. Lectures érotiques (6). Emmanuelle Arsan : Emmanuelle, la leçon d'homme


    Datte: 02/07/2019, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... dossier, essayait encore de mettre de l'ordre dans sa tenue.
    
    Lorsque les passagers eurent regagné l'avion, ils virent qu'il avait été nettoyé, remis en ordre, ventilé. Un parfum frais avait été vaporisé dans les cabines. Les couchettes étaient garnies de couvertures neuves. De gros oreillers, d'une blancheur lumineuse, gonflés de duvet, rendaient plus tentant encore le velours bleu de nuit sur lequel ils étaient posés. Le steward vint demander si l'on désirait des boissons. Non ? eh bien ! bonne nuit ! L'hôtesse apporta à son tour ses voeux pour le sommeil. Tout ce cérémonial ravissait Emmanuelle. Elle se sentit redevenir heureuse, de manière positive, avec élan, avec certitude. Elle voulait que le monde fût exactement ce qu'il était. Tout, sur terre, était définitivement bien.
    
    Elle s'étendit sur le dos. Elle n'avait pas peur, cette fois de montrer ses jambes ; elle envie de les remuer. Elle les souleva tour à tour, pliant et dépliant les genoux, faisant jouer les muscles de ses cuisses, frottant, avec un doux crissement de nylon, ses chevilles l'une contre l'autre. Elle goûta en détail le plaisir physique que lui causait cet exercice de ses membres. Pour pouvoir mieux bouger, elle releva sa jupe plus haut encore, délibérément, sans se cacher, en tirant des deux mains sur l'étoffe.
    
    « Après tout, soliloqua-t-elle, ce ne sont pas seulement mes genoux qui valent la peine d'être regardés, ce sont mes jambes en entier. Il faut reconnaître qu'elles sont vraiment jolies : ...
    ... on dirait deux petites rivières couvertes de feuilles sèches et toutes gonflées de mauvais esprit qui s'amusent à passer l'une par-dessus l'autre. Et ce n'est pas la seule chose que j'aime bien. J'aime aussi ma peau, qui se dore au soleil comme un grain de maïs, sans jamais rougir ; et j'aime aussi mes fesses. Et aussi les toutes petites framboises au bout de mes seins, avec leur collerette de sucre rouge. Je voudrais tellement pouvoir les lécher. »
    
    Les plafonniers déclinèrent et elle tira sur elle, avec un soupir de bien-être, la couverture imprégnée d'une senteur d'aiguilles de pin que la compagnie aérienne lui offrait pour protéger ses rêves.
    
    Quand il ne resta plus d'allumées que les veilleuses, elle se tourna sur le côté et chercha à distinguer son compagnon de cabine, qu'elle n'avait pas osé regarder franchement depuis qu'elle se trouvait allongée près de lui. A sa surprise, elle rencontra le propre regard de l'homme posé sur elle et qui semblait l'attendre, visible malgré la presque totale obscurité. Quelque temps, ils restèrent ainsi, les yeux dans les yeux, sans autre expression que celle d'une parfaite tranquillité. Emmanuelle reconnaissait l'étincelle d'affection un peu amusée, un peu protectrice, qu'elle avait remarquée au moment où ils s'étaient rencontrés pour la première fois (quand au juste ? était-ce à peine sept heures plus tôt ?) et elle se disait que c'était cela, en lui, qu'elle aimait bien.
    
    Parce que ce voisinage, de façon imprévue, lui devenait ...
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