1. Addicte (1)


    Datte: 01/07/2019, Catégories: Lesbienne Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... joues hâlées, les yeux sombres, le nez mutin un peu épaté à la base, la bouche charnue à la lèvre inférieure ourlée sur le menton, le portrait dans la glace du lavabo me réconforta autant que le reflet dans la psyché. L’intérêt pour mon image remontait à la puberté au cours de laquelle la maîtrise des émotions m’avait échappé, comme les mutations corporelles.
    
    J’avais surveillé avec impatience le renflement de mes mamelons, aujourd’hui deux seins ronds et larges aux affriolantes aréoles roses. La générosité de ma poitrine restait en harmonie avec une silhouette élancée. La soyeuse toison entretenue avec soin sous le profond cratère du nombril mettait mon pubis en relief. Semblable à un abricot charnu, mon intimité conservait une apparence juvénile, un duvet protégeait la minuscule fente close des agressions.
    
    Le reflet dans la psyché provoqua une brusque bouffée de chaleur, comme si ce corps appartenait à une autre. Mes seins à peine sollicités gonflèrent, les tétons pointèrent. Une délicieuse sensation m’intima de pousser plus loin, je massai le renflement de mon pubis, mon doigt se couvrit de mouille. Je débusquai le petit bouton et le maltraitai d’un mouvement circulaire de plus en plus rapide.
    
    Un énigmatique bien-être me surprit. Les raisons de cet acte, le désir de connaître le délicieux frisson de l’extase, tout se mélangea dans ma tête avant de disparaître au profit d’une petite satisfaction mitigée, une apaisante béatitude. La sonnerie du portable posé sur ...
    ... le meuble blanc collé à la baignoire interrompit la montée du plaisir.
    
    – Axelle ? demanda une voix lourde.
    
    Briser mon élan au pire des moments, j’en aurais pleuré.
    
    – Maman ! Qu’est-ce que tu veux ?
    
    Un soupir me ramena à la réalité. La pauvre se sentait abandonnée après une dernière dispute ce matin.
    
    – Je t’appelle pour savoir si tu es bien arrivée.
    
    Elle avait tenté de me retenir à Orléans le temps des vacances, prétextant l’absence de mon oncle, mais on n’arrivait plus à parler sans se jeter des horreurs au visage. Ici au moins il serait possible d’avancer sur mon questionnement, le besoin de comprendre se faisait violent, le choix ne m’appartenait plus.
    
    – Oui, tout va bien.
    
    Mon agacement perceptible dissuada maman de se complaire comme d’habitude en victime d’un monde en évolution.
    
    – Tant mieux, soupira-t-elle. Je te laisse alors, bisous.
    
    – C’est ça, bisous.
    
    Maudissant mon incapacité à lui parler, je raccrochai et me précipitai sous la douche afin de calmer mes hormones.
    
    « Combien de fois avons-nous évoqué Paris, ma chère amie, la possibilité de nous épanouir ensemble dans la ville où tout est possible à condition d’y croire. Les aléas de l’existence ont précipité l’évènement en ce qui me concerne. Maintenant, j’ai intérêt à me montrer à la hauteur de mes ambitions. Voici l’occasion de tendre vers la réussite à laquelle je rêve depuis tant d’années.
    
    Tu comprendras, j’en suis certaine, mon désir d’évasion au jour de mon arrivée dans la ...
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