1. Chroniques immortelles - Viracocha (5)


    Datte: 22/06/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Irina, Source: Xstory

    ... canon au ras du sol et là où se trouvait Dyami, il n’y a plus rien ! J’entends le cri de détresse de l’enfant emporté par l’oiseau ! J’hésite une seconde. Et puis merde !
    
    A la stupéfaction des Indiens, je me métamorphose soudain en nymphe céleste. Je prends mon envol dans la seconde qui suit et me lance à la poursuite du rapace.
    
    C’est une sorte de grand aigle, une harpie féroce ! Il paraît qu’elle se nourrit principalement de paresseux. Autant dire que le bébé ne fait pas le poids ! Je la rattrape rapidement. Pas question de lui laisser le bébé ! Je génère un puissant courant aérien qui ramène l’oiseau et sa proie près de moi, et je plonge avec une facilité déconcertante dans l’esprit de l’oiseau. Arrière harpie, donne-moi cet enfant, il n’est pas à toi ! Qui es-tu, c’est ma proie, elle m’appartient ! Non, tu vas me le donner ! Jamais ! Bien. Tant pis pour toi...
    
    Un éclair a jailli de ma main et frappe l’oiseau. Il pousse un cri de surprise et de douleur. Il a compris. Il ne peut pas lutter. Il lâche l’enfant et s’enfuit. D’un coup d’aile, je le rattrape au vol. Il pleure, il est légèrement blessé. D’une pensée je le guéris. Puis je pénètre son esprit, je le calme, c’est rien bébé, c’est moi Kirin. Tu vas oublier ce qui s’est passé. On va rejoindre ta maman...
    
    Je reviens vers le campement. Une sourde angoisse m’étreint. Cette fois, plus d’espoir. Tout le village a été témoin de ce qui s’est passé... Je me pose devant les Indiens médusés. Je les entends répéter ...
    ... entre eux un mot dont le sens m’échappe : chimali, chimali... Ils regardent médusés mes ailes, repliées haut au-dessus de ma tête et dont la pointe effleure le sol me faisant comme un manteau. Je dois faire quelque chose.
    
    — Taima, ton bébé, dis-je à la jeune femme.
    
    J’ai repris mon aspect habituel. Taima prend le bébé dans ses bras.
    
    — Merci... Chimali, me dit-elle
    
    Elle regagne les rangs. Pawin me regarde avec stupeur. L’attitude des Indiens a changé. Ils continuent à palabrer rapidement. J’entends ce mot qui revient encore et encore : Chimali. Finalement Pawin s’avance.
    
    — Qui es-tu ? Me dit-il. Tu es Chimali ?
    
    — Je... je ne sais pas ce qu’est Chimali, dis-je désemparée. Je cherche... Viracocha. C’est lui qui m’a attiré ici, je ne sais pourquoi. Ou est-il ? Pourquoi ne dit-il pas, « c’est moi, je suis ici » ?
    
    Les Indiens se concertent rapidement. J’entends des bribes de conversation : c’est Chimali, elle est enfin venue. Pawin se retourne vers moi.
    
    — Nous allons te conduire auprès de notre seigneur Viracocha, me dit-il solennellement.
    
    — Il est ici ? Ou ça ?
    
    — Suis-nous...
    
    Abasourdie, je lui emboîte le pas, suivie par toute la communauté. Il va droit vers la falaise qui borde le campement, prend avec lui une torche allumée. Il contourne une grande dalle de pierre que je n’avais jamais remarquée et se glisse accroupi dans une étroite fissure dissimulée derrière elle. Je le suis le cœur battant, j’en crois pas mes yeux. Viracocha serait là, depuis le ...
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