L'art dans la tête
Datte: 21/06/2019,
Catégories:
cérébral,
exercice,
Auteur: Paxal, Source: Revebebe
... travers les tissus néanmoins - l’improbable horizon, j’avais frôlé – trop indistinctement, il est vrai - les portes du saint des saints mais voilà… le lieu n’était pas libre. Je me suis alors retrouvé… la tête dans l’eau, si l’on peut dire… happé par une forme gutturale, caressé par une houle linguale… mais, d’expérience, ce n’est pas la même chose. Ce n’était pas déplaisant ! Pour sûr ! Mais cela restait en dessous - bien que morphologiquement très au-dessus - des espoirs que je convoitais.
Mais revenons au présent. À ce stade, me direz-vous, je devrais songer à gesticuler un peu plus… cependant l’endroit est propice au farniente, il y fait chaud, l’ambiance y est plaisante et puis je dispose de temps… Bon, bon, d’accord… Je ne vais pas exagérer dans l’art délicat de l’immobilisme, retraite donc ! Mais… ne sortons pas complètement, laissons-nous le droit de résider un bref instant sur le seuil, savourons l’entre-deux, l’indécision, attendons l’opportunité pour de nouveau plonger, pour palper ces formes délectables, pour me fondre dans les délicates saveurs du lieu.
Je m’abîme… Avez-vous remarqué : l’étroitesse du chemin modifie à chacun de mes passages ma physionomie. Dans un sens, l’espèce de cagoule qui me couvre d’ordinaire le chef se recroqueville, puis s’étire et se distend, la tête avance alors gaillardement, dénudée et libre dans son exploration. Elle va jusqu’à buter contre l’ultime obstacle qu’elle étreint sobrement. Dans l’autre sens, la cagoule, navrée ...
... d’être ainsi traitée certainement, se rebelle, en un ourlet douillet à la base de mon crâne, puis tente de recouvrer ses droits, de se remettre en place. Tente seulement ! Car avec le temps et les pratiques que l’on m’inflige, l’informe capuche s’est quelque peu distendue. Au mieux s’enroule-t-elle sur elle-même, incapable de dépasser l’obstacle que constitue mon crâne. Elle ne va guère plus loin que dans son intention de reprendre sa place ! De toute manière, dans l’état où je suis, elle ne peut que se résigner… et elle n’a d’ailleurs aucune raison de reprendre sa place.
Allez, je vous fais grâce de mes réflexions physiologiques. Accédons à nouveau aux profondeurs des mystères des délices, entièrement, sans précipitation, lentement… insensiblement… mot par ailleurs très mal choisi car s’il est des sensations, c’est bien en ce lieu ! Pénétrons au plus profond, dans le vif du sujet. Puis repartons, puis… L’intérêt de la manœuvre ? J’admets que, vu de l’extérieur, il peut surprendre. Et j’en conviens, ces agissements pourraient laisser penser que je suis indécis ou hésitant sur le chemin à suivre, eh bien non. C’est l’objectif de ma présence ici qui s’impose ainsi -pour le meilleur mais aussi pour le pire, direz-vous, puisque le pire malheureusement est inéluctable, puisque à terme, je ne tergiverserai plus ainsi, non, et ma triste sortie sera irrémédiable, c’est mon destin de me mouvoir ainsi, avec assiduité, justesse, régularité – mais pas trop tout de même - c’est l’essence du ...