1. Loric Renoir


    Datte: 17/06/2019, Catégories: fh, fbi, frousses, extracon, inconnu, bateau, Transexuels Oral pénétratio, Humour aventure, québec, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... son temps. À quarante-sept ans, il n’avait plus le corps d’athlète de ses vingt ans. En fait, il n’avait jamais vraiment eu de corps d’athlète, il avait toujours fait un peu de ventre, et celui-ci gonflait et se ramollissait d’année en année. Tant pis, de toute façon il avait déjà repéré quelques femmes mariées qui lui avaient fait les yeux doux. Rien de tel qu’une croisière pour se taper la femme d’un autre.
    
    Par la vitrine du restaurant, il regarda l’allée des boutiques, pratiquement déserte également. Le fait qu’il n’y ait presque pas de passagers et de membres d’équipage sur cette traversée faisait bien son affaire, car Loric Renoir était un voleur, et de calibre international, un professionnel qui avait immigré au Québec dix ans plus tôt, on le recherchait trop activement en Europe. Il était expert en électronique et ouverture de coffre, réputé pouvoir voler à peu près n’importe quoi et n’importe où, et là, il devait s’emparer de deux objets qui avaient été embarqués hier à Terre-Neuve, et il attendait que la nuit tombe pour être certain de ne pas faire de mauvaise rencontre en bas, dans les cales. Il avait tout de même pris ses renseignements en discutant avec des membres d’équipage.
    
    Ce cher Loric ne laissait rien au hasard, il était extrêmement minutieux et préparait ses coups des mois à l’avance. Ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était bien les imprévus et dans ce métier-là, valait mieux les éviter. C’est pour ça qu’en vingt-cinq ans de carrière, il n’avait ...
    ... jamais été pris. Interpol l’avait surnommé « l’invisible ». En fait, il était passé maître dans l’art du déguisement, chaque fois qu’il commettait un méfait, il prenait un visage différent, ce qui embrouillait les pistes. Plusieurs de ses vols audacieux avaient été largement commentés dans la presse internationale. Comme celui du fameux collier vert Ikaro du Japon, l’éléphant d’or blanc du Sri Lanka ou la mystérieuse hanche de cristal du Pérou.
    
    Non, Loric Renoir ne laissait rien au hasard, même dans la vie de tous les jours, il était méticuleux, rangé, soigné, au point que cela en était obsessif. La moindre chose qui dérogeait de ses plans le rendait fou furieux. Il avait aussi une peur bleue des bactéries, il mangeait avec des gants blancs dans les restaurants et apportait toujours son assiette et ses ustensiles et même sa coupe de vin. Il évitait autant que possible tout contact avec les autres, sauf les femmes, là, il n’avait pas le choix. Il enfilait tout de même des gants de latex avant de passer à l’acte et évitait les baisers comme la peste, ensuite il se lavait une bonne demi-heure en se frottant durement à la brosse et au désinfectant corporel. Il devait aussi porter des verres spéciaux qui oblitéraient la couleur rouge, car voir du rouge le rendait cataleptique. Loric était le dernier d’une étrange famille de consanguins, et il en payait le prix.
    
    Et il était sur le même bateau que Paul et Marie. Petit Jésus !
    
    Il savait qu’il y avait deux inspections par jour ...
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