1. Chapitre 2


    Datte: 13/06/2019, Catégories: revede, Oral fantastique, Auteur: Camille_2, Source: Revebebe

    ... trop savoir pourquoi, Hana songea à la seconde pièce qu’elle n’avait eu la possibilité d’explorer. Que pouvait-elle bien renfermer ? En dépit de ses craintes, cette pensée, comme étrangère à elle-même, commença à l’obnubiler. Elle voulait, ou plus exactement elle avait la conviction, qu’il fallait y entrer.
    
    Le souffle court, la jeune femme avança avec précaution une main vers le tableau, suspendit son geste lorsqu’elle se trouva à quelques millimètres de ce qui aurait dû être la surface rêche de la toile, puis tendit le bras dans un mouvement décidé. Ses doigts passèrent à travers une sorte de voile invisible à la texture organique, tiède et visqueuse. Un rayon bleu vif baigna son visage et son corps. Instinctivement, Hana se recroquevilla au pied de la commode. La lumière disparut. Elle redressa lentement la tête et constata qu’elle avait été transportée à l’intérieur du temple.
    
    À peine debout, les jambes encore flageolantes, la jeune femme se dirigea vers la coursive. Avant de quitter la salle, elle s’assura néanmoins que le "portail" n’avait pas disparu. Il était bien là, rectangle aux dimensions similaires à celles du tableau, ouvert dans le mur comme un écran de surveillance relié directement à la chambre à coucher. Dans le lit éclairé par la lampe de chevet, la jeune femme se vit endormie sous la couette, son magazine ouvert posé sur le ventre. Un rêve à l’intérieur d’un rêve, à l’intérieur d’un rêve… Refoulant la sensation de vertige qui la gagnait, Hana se ...
    ... détourna et repartit en direction de la deuxième salle.
    
    Aucune force ne l’empêcha d’entrer cette fois-ci. Elle franchit le seuil et s’arrêta. La salle ressemblait en tous points à celle qu’elle avait quittée, avec cette différence qu’une fenêtre, beaucoup plus haute que celles qui bordaient la coursive, laissait toujours voir, au dehors, le même crépuscule pluvieux. Il n’y avait aucune torche ici, mais un braséro, placé au milieu de la pièce et qui reposait sur un trépied d’environ cinquante centimètres.
    
    À quelques pas du large socle en cuivre, la jeune femme distingua, dans la lueur rouge des braises, un lit aux proportions imposantes. Son cadre semblait avoir été taillé et poli dans le bois brun et noueux d’un olivier. Elle s’approcha sans faire de bruit. Sur la couche moelleuse, l’Homme Noir était allongé sur le dos, corps nu, bras repliés et mains croisées sur la poitrine, tel un gisant.
    
    Hanna s’assit au bord du lit. Elle posa son oreille sur le buste de l’Homme Noir. Les battements de son cœur étaient si espacés qu’il lui fallut un moment avant de les percevoir. Le dormeur n’avait pas conscience de sa présence. Ou si c’était le cas, il n’en laissait rien paraître et poursuivait ce qui ressemblait davantage à un exercice de méditation qu’à un sommeil profond. La jeune femme voulut tester les limites de cette concentration transcendantale.
    
    Elle déplaça sa main moite sur le ventre de l’Homme Noir. Le contact avec sa peau était doux et sensuel, mais en dessous, la ...
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