1. Charlie ?


    Datte: 12/06/2019, Catégories: fh, toilettes, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    — Vous savez, moi aussi.
    — Vous aussi quoi ?
    — Je suis Charlie.
    — Ah…
    — Comme vous.
    — Oui, mais on est des millions.
    — N’empêche qu’on est Charlie tous les deux.
    — D’accord, mais ça n’engage à rien, si ce n’est à nous abonner.
    — À nous abandonner…
    — Écoutez, vous m’abordez sous le prétexte de…
    — D’abord, quand on est Charlie, on se tutoie.
    — Vous allez un peu vite, trop vite pour moi.
    — Justement vous connaissez « À bout de souffle » ?
    — Ça vous va bien : « À bout de souffle ».
    — Godard, Belmondo, Jean Seberg ?
    — Oui.
    — Eh bien, dans ce film, il y a le personnage de Michel qui dit : « Toutes les femmes sont pareilles… Elles ne veulent jamais faire en huit secondes ce qu’elles veulent bien faire en huit jours… »
    — « Moi, huit jours, je trouve ça très bien. »
    — Oui, c’est exactement ce que répond Patricia. Mais alors, vous avez appris cette réplique précisément parce que vous saviez qu’on allait se rencontrer !
    — Non, je connais mes classiques. C’est tout.
    — Moi, j’en ai assez, je te tutoie.
    — Moi, je n’en ai pas encore assez.
    — Je ne sais pas si tu te rends compte, mais d’abord Charlie, maintenant Godard, que des points communs !
    — Moi, je n’en compte que deux.
    — Évidemment, on n’a parlé que de deux sujets. Tiens, donne-moi un autre sujet de conversation. Je parie qu’on va tomber d’accord aussitôt.
    — La tarte aux poireaux.
    — Je ne mange que cela ! Enfin, je veux dire que c’est rare que je laisse passer une semaine sans me faire une tarte aux ...
    ... poireaux.
    — Au fait, il ne te viendrait pas à l’esprit – tu vois, je te tutoie Charlie – que je puisse être avec quelqu’un.
    — Mais moi aussi, encore un point commun !
    — Et si tu veux tout savoir, je sors de son lit. Tout ça pour te dire que je ne suis pas en manque. Je suis rassasiée sexuellement. Apparemment, ce n’est pas ton cas.
    — Apparemment. Mais je sors aussi d’un lit, le mien.
    — Et tu as du mal à calmer ton érection matinale.
    — J’aimerais surtout en faire profiter quelqu’un. C’est dommage de gâcher…
    — Moi, j’aime la tarte aux poireaux, mais quand je n’ai plus faim, je ne me force pas.
    — Ah, mais il y a une grande différence. Moi, je ne pèse pas sur l’estomac, je suis si léger…
    — C’est curieux, parce que je te trouve justement un peu lourd.
    — Il faut se méfier des premières impressions.
    — Mais tu me dis que toi aussi tu as quelqu’un dans ta vie, alors ?
    — Oui… j’ai, disons, une amie, une compagne, une concubine, mais si je pouvais avoir aussi une amante…
    — Pour tout te dire, j’ai eu un amant, il y a trois ans. Patrick était au courant, on ne se cache rien. Une aventure…
    — Tu vas lui dire à Patrick ?
    — Quoi ?
    — Tu vas lui parler de notre rencontre ?
    — Je ne sais pas.
    — Oui, je ne suis pas encore assez important dans votre histoire.
    — On se connaît depuis cinq minutes, et il ne s’est rien passé entre nous.
    — Tu crois ?
    — On parle, on parle…
    — Justement, je voudrais qu’on fasse quelque chose qui fasse que j’existe aux yeux de Patrick. J’ai le droit aussi à ...
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