Les outrances d'un prêtre
Datte: 11/06/2019,
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Humour
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... plaisir violent de trucider :
Ce serait excitant ! Surtout dans ce contexte !
Hélas, je ne peux pas ! Tout serait découvert.
Il serait compliqué de cacher le cadavre
Après avoir joui de ce désir pervers,
Cependant interdit, d’une loi qui me navre.
Les Croisés de jadis, et puis l’Inquisition
Jouaient légalement : ils eurent de la chance,
Se voyant affecter la macabre mission
De donner libre cours à l’extrême violence.
Ils avaient, non le droit : l’explicite devoir
De tourmenter des femmes au bon dogme rebelles.
Les hommes de l’Église, enivrés de pouvoir,
Pouvaient se fasciner du supplice des belles !
Ils étaient protégés au fond de leur donjon
Afin de se livrer à leurs pulsions macabres,
Et quand ils capturaient un beau cœur sauvageon
Ils le convertissaient : nul besoin de palabres !
Ils donnaient carte blanche à leur éros profond
Afin de débusquer les belles hérétiques
Qu’ils pouvaient enchaîner, dénudées, au plafond
Pour mieux leur infliger des choses sympathiques !
Ils avaient su briser Cathares et Templiers,
En tuant à l’envi au fil de leur épée.
Celles qui résistaient, ne voulaient pas plier
De leurs cris de douleur chantait la mélopée.
Des femmes étaient liées et soumises à l’horreur
De la question pendant des heures et des heures.
Quand elles n’abjuraient pas, demeuraient dans l’erreur,
C’était sur le bûcher où l’on voyait qu’elles meurent.
Celles qui dérangeaient risquaient ...
... l’arrestation.
Leur crime : pratiquer de la sorcellerie.
Des aveux extorqués faisaient récitation,
Racontant en détail toutes leurs diableries.
J’aurais bien aimé vivre un millénaire avant :
On m’aurait confié une cagoule rouge
Afin d’être bourreau : un métier dans le vent,
Torturant tout ce qui porte seins et qui bouge.
Car les hommes craignaient les femmes, en avaient peur
Pour ce que recelaient d’indicible mystère
Leurs compagnes d’alors : ils se firent tueurs
Pour garder leur pouvoir, les forcer à se taire.
Mais les temps ont changé, et il n’est plus permis
D’extorquer des aveux en suppliciant des femmes,
Ni de soumettre au pal les captifs ennemis
Ou commettre le viol sans encourir le blâme.
Que notre temps est fade et que mièvre est la paix !
J’aurais tant voulu faire une guerre virile
Où l’on tue pour tuer, où la joie d’étriper
Vaut tous les idéaux qui servent de mobile.
Qu’importent les nations, les couleurs des drapeaux,
Les rêves de grandeur, l’appel de la patrie :
Exterminons sans but, faisons-le en troupeau ;
La Marseillaise même invite à la tuerie.
Je l’aurais convertie et serais un héros
Et non un criminel, pour ces rudes sévices
Que j’infligerais bien pour des motifs moraux.
Mais donner libre cours aux pulsions est un vice !
Scène 4
Le prêtre, la jeune femme. Retour au monde réel : éclairage normal, plus de fumée ni de musique.
Prêtre, à la femme :
Tu ne mérites pas de ...