Le jour de l'an - Histoires de Sexe

Le jour de l'an

... un verre à la main, cherchant quoi ? L’oubli ? Le pardon ? C’est un peu comme après une jouissance où, sans nouvelle excitation, les hormones « calment » les hommes.

Il ne reste que deux couples dans la pièce et encore, à la façon dont ils dansent, ils feraient mieux de passer à côté. Ils me regardent du coin de l’œil. Il est évident que nos hôtes ont fait passer le mot « Retenue devant les nouveaux ». Ils quittent la pièce alors que Pierre revient. Lui aussi se sert à boire. Il a la « bonté » de ne pas enfoncer le clou avec une remarque ou un sourire de celui qui a gagné, juste :

— Elles vont nous rejoindre.

Nous attendons. C’est bien long.

— Mais que font-elles ?
— Il faut laisser le temps à ta femme de revenir sur terre.
— Tu parles comme si tu lui avais fait connaître le paradis.
— Qui sait ?
— Salaud !
— Je plaisante. Tu n’as pas de complexe à avoir. Ta femme a dit à la mienne que tu la comblais. Tu vois bien.
— Décidemment, elles se sont fait des confidences.
— C’est bien normal. Entre femmes. Et pour revenir à toi, tu sais très bien aussi que Sandrine t’apprécie. Et crois-moi, elle en a connu des partenaires !
— C’est toujours rassurant après avoir vu sa femme se laisser baiser si facilement et passer d’une femme à un homme en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
— L’ambiance. Tout est dans l’ambiance. Te dire que rien n’était prémédité serait te mentir. Dès hier Sandrine a commencé à distiller doucement des idées « légères » à ta femme pour ...

... voir ses réactions. Comme Adèle s’est prise au jeu, elle a été plus loin. D’où le sex-shop, la visite guidée, le conseil pour la robe, etc. Et comme tu as confirmé que ton épouse avait été excitée par tout cela, Sandrine a donné plus de détails pendant qu’elles dansaient.
— Tout de même, Adèle a bien cédé facilement.
— Tu es mal placé pour critiquer.
— Oui, c’est vrai.
— Mais il y a quelque chose de plus. Le terrain était favorable.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Désolé, mais c’est à ta femme de t’en parler. À toi de trouver le moyen de…
— Elle a un amant ?
— Non.
— Elle a une maîtresse ?
— Non.
— Elle….
— Ne te fatigue pas. Je ne te dirai rien. C’est entre vous deux.
— C’n’est pas possib…
— Chut, elles arrivent.

Il me ressert à boire.

Elles arrivent comme si de rien n’était. Adèle qui parcourt la pièce du regard et constate que nous restons tous les quatre obtient la réponse de Pierre :

— Nos amis sont à côté, dans la salle de cinéma.
— Ah !

Un silence et puis Adèle qui s’adresse à moi.

— Il est tard, non ?
— Quatre heures.
— Je commence à sentir la fatigue… Je crois que j’ai trop bu… On rentre à l’hôtel, chéri ?

Dans le taxi, elle somnole, la tête en appui sur mon épaule. Je ne peux m’empêcher de demander comme tout mari, même le moins soupçonneux :

— Tu as été bien longue avec Sandrine ! Vous avez fait quoi ?
— Des trucs de femme, répond la voix ensuquée. Je te raconterai demain.

Tu penses que tu vas tout me dire. Tu vas avoir le ...