L'Algérie (4)
Datte: 04/06/2019,
Catégories:
Gay
Auteur: Calinchaud, Source: Xstory
... sûr que si... Il a le sang chaud autant que moi, on est très complices tous les deux, et je lui avais avoué que j’avais trop envie de te baiser, ça te choque ?
— Ma foi... Plus vraiment, plus rien ne me choque ici maintenant, surtout avec le plaisir que j’y prends à chaque fois.
— Super... Tu vas pouvoir faire les délices de mon frère aussi, alors... !!!
— Ton frère ? Mais pourquoi ?
— Ben... On est pas frères pour rien, poils, sexe, quoique le sien soit beaucoup plus gros que le mien, et avec le même appétit sexuel.
— C’est possible ? Mais où je suis tombé ? Dans quelle famille ?
— Tu veux le savoir ?
— Oui... Je suis tellement... stupéfait... !!!
Alors, il a commencé à me raconter l’histoire de sa famille.
Ses grands-parents étaient des Touaregs, les fameux nomades au « sang bleu » de l’extrême Sud de l’Algérie. Ils regagnaient quand même assez souvent Tamanrasset, la capitale de la Whyalla pour s’approvisionner et regagner ensuite le désert, leur cadre de vie. Ils ont eu 4 enfants, du moins vivants, dont le père de Karim qui a épousé une fille touareg aussi.
A l’après-guerre 39/45, sentant le vent tourner, ils ont rejoint la capitale avec leurs 3 enfants, tout juste nés, Karim, son frère jumeau Farid, et Imane, leur sœur, qui n’a pas survécu à ce long périple. (Je comprenais maintenant pourquoi il avait donné le prénom d’Imane à sa fille.)
A force de volonté, Brahim, leur père s’est imposé dans ce monde citadin, bien loin de sa vie ...
... passée et de sa culture. Avec beaucoup d’efforts, il a appris le français, et a inscrit ses deux fils dans une école bilingue. Pour un simple nomade du désert, il avait une intelligence très intuitive, très pragmatique et il savait, au fond de lui, que l’indépendance viendrait un jour, voulant y préparer ses fils. Même si, pour lui, cela ne se faisait qu’au prix de beaucoup de sang versé, mais dans son intime conviction, la France resterait toujours la France, la sœur de l’Algérie, une fois que ce sang serait absorbé par leur terre.
Et il avait eu raison. Il avait réussi à donner une brillante situation à chacun de ses deux fils, tous partis à Oran, où il s’est éteint le 2 juillet 1962, 3 jours avant ce qu’il avait prévu, et heureusement pour lui aussi, sans en connaître les violences du 5.
Je pleurais en écoutant le récit de Karim et je vouais, à cette famille, à cet homme défunt que je ne pourrais jamais rencontrer, un profond respect. Je crois que je commençais à connaître l’Algérie sous beaucoup plus d’aspects que les membres de l’Association et de la plupart des Français.
Cette splendeur de virilité était allongée à mes côtés, des larmes perlant quand même au coin de ses paupières. Je me suis mis sur lui, ma peau épousant la sienne, mes lèvres parcourant son cou jusqu’à son oreille, lui murmurant :
— Merci pour cette confiance, de m’avoir confié ton histoire ; celle de ta famille. Merci aussi pour le plaisir que Rachid, et toi maintenant me donnez.
— C’était ...