Les Confins - Histoires de Sexe

Les Confins

... toujours, mais…
— Mais ?

Liyita a un sourire crispé, elle détourne un peu la tête. Norit continue à sa place :

— Tu es infernale, casse-pieds, chiante et j’en passe, mais, j’ai de l’affection pour toi. Je ne voudrais pas te voir morte demain, ton corps vidé de son sang ou fracassé. J’estime que tu vaux mieux que ça, beaucoup mieux. C’est dommage que tu sois sur ma route, dommage…
— Oui, c’est dommage…
— Alors retourne dans ta loge et repose-toi. Mon honneur m’interdit de te demander humblement de renoncer ou de te contenter d’être Gardienne ! Parfois, je me demande si je ne devrais pas te faire violence et te séquestrer ici !
— Essaye donc !

Norit soupire une fois de plus. Assis en tailleur, il la dévisage :

— Pourquoi es-tu venue ici ? Ç’aurait été si simple de ne rien se dire !
— Tu es peut-être un fin bretteur mais question femme, tu ne vaux pas un caillou dans ma sandale !

Étonné, il hausse un sourcil, puis ouvre à moitié la bouche pour répondre mais Liyita se jette littéralement sur lui et lui cloue les mots sur les lèvres en l’embrassant férocement !

Bien que très surpris, Norit se laisse faire, il répond même à son baiser par un autre plus fougueux encore. Leurs corps se mêlent, les bras s’enlacent, serrant leurs poitrines l’une à l’autre. Une sorte de grand brasier les consume, une chute vertigineuse…

Il est le premier à se reprendre :

— Que… qu’est-ce qui te prend ?
— Et toi ? Tu ne t’es pas beaucoup défendu !
— C’est vrai… Mais je ne ...

... comprends pas ! Franchement, je ne comprends pas du tout, ni pourquoi tu m’as embrassé, et encore moins, pourquoi j’ai… répondu comme ça…
— Tu ne comprends pas ?
— Non, franchement pas !
— Et bien moi, j’ai bien une petite idée ! Malgré tes airs de « je-me-la-ramène-à-fond-la-cale », tu es un garçon pas mal et moi, j’ai envie d’en profiter ! Tu réalises que c’est peut-être… non, sans doute, notre dernière nuit ? La dernière ! Tu réalises ?
— Ça dépend pour qui ! Si tu ne te mets pas sur ma route et que tu acceptes d’être Gardienne, tu auras bien d’autres nuits devant toi !
— Toujours aussi convaincu de gagner, hein ?
— Oui. C’est pour cela que je ne veux pas te trouver sur ma route ! Je… je tiens trop à toi pour risquer quoique ce soit te concernant ! Rien, tu comprends ça ?

Elle le regarde fixement :

— Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ?
— Que je tiens trop à toi ?
— Oui…
— J’avais du mal à l’admettre, mais c’est ainsi, c’est à présent évident. C’est peut-être pour ça que je te cherchais des noises et que tu m’énervais !
— Je t’énerve toujours ?
— Oui, parce que, maintenant, je ne sais vraiment plus quoi penser et quoi faire… Ça se bouscule dans ma tête ! Saloperie d’épreuve à la con ! Je veux être l’Ultime, je veux franchir cette foutue Porte ! Mais en même temps, je voudrais être avec toi à cent mille lieux d’ici, loin de toute cette… connerie ! Tu vois, je ne trouve même pas mes mots pour qualifier ça !
— Alors, oublie tout ça et occupe-toi de ...