1. Qui fait l'ange fait la chienne (1)


    Datte: 23/05/2019, Catégories: Hétéro Auteur: blueyes, Source: Xstory

    Minuit déjà ! Je n’arrive pas à dormir. Les pensées, les images tournent et retournent dans ma tête. Je suis trop perturbée. À cause de Thibaud ! Déboussolée. À cause de Thibaud ! Thibaud ! Thibaud ! Mon soleil ? Ou mon maléfice ? Un ange ? Ou un démon ? Quand je l’ai revu cet après-midi, qu’il a débarqué à la cafétéria de la fac, la surprise fut si puissante que j’ai cru que mon cœur s’arrachait de ma poitrine. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Un pur hasard ? Alors que depuis une semaine j’essayais de l’oublier, d’oublier cette nuit, ces moments, tour à tour merveilleux, puis haïssable. Vainement bien sûr. Ça avait été trop fort. Trop intense. Je l’ai tellement aimé. Puis tellement détesté.
    
    Et voici ce salop, beau comme un dieu, qui comme dans un rêve, comme par miracle, pousse la porte de la cafétéria, qui me voit, me sourit et qui comme si de rien n’était, de sa démarche souple et féline, se dirige vers notre table, se penche pour poser un baiser complice sur mes lèvres ! Et mon ressentiment s’envole et, devant les têtes envieuses de mes copines, la fierté se substitue à la rancœur, alors qu’il s’assoit à côté de moi, que son imposante carrure vient accaparer tout l’espace ! Et je comprends pourquoi il m’était impossible de l’effacer de ma mémoire. Il est trop canon, trop impressionnant. Un charme dingue. Le style latin lover, brun aux yeux marron-brûlant. Des yeux de braise. Quelque chose de sévère, de tranchant, dans la découpe du visage, l’attestation de la virilité, ...
    ... soulignée par une bouche gourmande que l’on devine dévoreuse, voire carnivore. Une gueule d’acteur avec un corps d’athlète. Mon Dieu, qu’il est baraqué.
    
    Il doit mesurer trente centimètres de plus que moi ! Nous avons au moins quarante kilos de différence ! Avec mon mètre 62 pour 55 kilos, je me sens si fragile, si vulnérable, irrésistiblement aimantée par cette montagne ; éblouie par une telle puissance, je ne désire que me lover dans son ombre protectrice.
    
    Et je vois bien que Sandrine et Julie, elles aussi, sont toutes émoustillées. Ces précieuses ridicules roucoulent et se trémoussent comme les poules dans la basse-cour tortillent du croupion pour attirer l’attention du coq. Une évidence : il n’avait qu’à claquer des doigts pour que ces garces écartent les cuisses. Je devais impérativement accaparer son attention. Il est à moi ! C’est MON homme. Je voulais lui prouver à quel point je tenais à lui. J’aurai dû me jeter dans les bras de mon chéri, me coller à lui, sans retenue. Manifester sans pudeur ma passion. Mais pour l’épater, au lieu d’agir, je me suis mise à bavasser comme une pie, à pérorer sur des sujets insignifiants ! Il avait un sourire en coin ; je suis persuadée qu’il s’ennuyait. Il a dû me juger immature. Une gamine de 18 ans qui fait l’intéressante ! Il veut une femme. Une vraie.
    
    Il était déjà l’heure de retourner en cours. Il m’a demandé de reste un peu avec lui. Intérieurement, je jubilais. Mes copines, à regret, sont parties. Mais une fois seule avec ...
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