1. 0202 Colère, regrets, remords, coup de fil et vent d’Autan.


    Datte: 28/02/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... tout cela à la suite d’un « je t’aime », c’est horrible.
    
    Mais peut-être que je me suis mal pris depuis le début avec lui : peut-être que je l’ai trop facilement cru lorsqu’il me certifiait qu’entre nous ce n’était que de la baise ; peut-être que je n’ai pas su lire entre les lignes et autour des signes qu’il m’a parfois envoyés ; je n’ai pas fait assez confiance aux conseils avisés de Thibault, me certifiant que, malgré ses attitudes et ses mauvais mots, j’étais quelqu’un de spécial à ses yeux.
    
    Je voulais que les choses évoluent avec Jérém, je voulais que notre relation avance, j’ai voulu forcer les choses avec mon « je t’aime », tombé peut-être au mauvais moment. Oui, je voulais que les choses évoluent entre nous : mais est-ce que je me suis vraiment demandé comment il envisageait lui, vraiment, notre relation ? Je n’ai pas vraiment le souvenir de lui avoir posé calmement la question. Je me suis contenté d’imaginer ce qui se passait dans sa tête, sans jamais essayer de savoir vraiment. J’avais certainement peur de savoir.
    
    La nuit de l’accident, j’ai cru bon partir avec Martin pour « enfin penser à moi au lieu de penser à Jérém » : peut-être qu’en fin de compte je pensais un petit peu trop à moi depuis le début, alors que je prétendais le contraire.
    
    Est-ce aimer, que de se contenter d’attendre que l’autre soit tel qu’on le voudrait ? Aimer n’est pas plutôt savoir comprendre ce que rend l’autre heureux, où se situe son bonheur, avant de tout faire pour lui apporter ...
    ... ce bonheur ?
    
    Peut-être qu’il y a davantage d’amour dans l’abnégation et la bienveillance sans faille de Thibault que dans tous mes efforts de construire une relation avec Jérém, y compris dans mon « je t’aime » ; car le véritable amour est davantage dans l’écoute, dans nos mots et dans nos actes que dans l’attente des mots et des actes de l’autre. Aussi, l’amour, est dans la persévérance.
    
    Oui, je ne lui ai dit « je t’aime » qu’une seule et unique fois ; et même si cela s’est mal passé, est-ce que je n’ai pas renoncé un peu trop vite à me battre pour… nous ?
    
    Pourquoi je n’ai pas su aller plus loin, pourquoi je n’ai pas su tenter autre chose ?
    
    Pour me protéger, certainement : et d’un autre côté, aurait-il été utile et raisonnable de ramper une nouvelle fois à ses pieds en espérant le toucher, alors que j’avais échoué tant de fois ?
    
    Mais quand on est vraiment amoureux, vraiment fou amoureux, on est prêt à tout, même à l’irraisonnable…
    
    Suis-je donc véritablement amoureux ? Où se situe la frontière entre aimer sans conditions, se laisser happer par une relation destructrice et le besoin de se protéger ?
    
    Je ne le sais pas vraiment… mais est-ce que je n’aurais pas dû tenter autre chose avant de baisser les bras ?
    
    Car même si le « je t’aime » avait été balayé par un revers de main (ou plutôt par un coup de poing), il avait été dit et entendu. Et peut-être il avait fait du chemin dans sa tête.
    
    Soudainement, je repense au petit échange avec Maxime, lorsqu’il ...
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