L'escalier d'Escher - Histoires de Sexe

L'escalier d'Escher

... devant ces inconnus, et Val à côté de moi ne porte guère plus de vêtements. Mais je suis juste… subjuguée. Subjuguée par Chloé Delvoix, ma patronne, et un peu plus.

— Chloé ! Karl ! Vous avez pu venir… OUAHHH ! LA BAGUE ! LA BAGUE ! crie Valérie, folle de joie.

Elle est debout en une seconde et saute sur place en lançant les bras en l’air.« Mais, Val, ton boléro avec ton body transparent en-dessous ! » Elle s’en fout et court vers les deux amoureux.

Val a saisi la main de Chloé et admire la bague.

— T’as dit oui ! T’as dit oui !
— Eh bien… Oui… on venait vous l’annoncer. Vous êtes les premières bien sûr, lui répond Chloé, toujours tout sourire.

Je ne sais plus où me mettre.

— Claire, viens ! Viens que je te présente !

J’avance de quelques pas, consciente de ma tenue assez osée. Bizarrement, ça ne me fait pas la même chose que lors de la traversée de la salle du restaurant.

— Elle est timide ! On croirait pas, comme ça ! Allez, venez tous les deux, prenez les chaises.

Karl s’installe à côté de Val ; Chloé se retrouve entre lui et moi. Elle me passe une main sur la joue, tendrement.

— C’est bien, tu as suivi mes conseils.

J’ai de nouveau l’impression d’être avec une grande sœur.

— Gueu… qu…

Val commence les présentations.

— Bon. Karl, j’ai pas besoin de te présenter Claire : tu la connais déjà. Par contre, l’inverse est faux.
— C’est exact. Bonsoir, très chère Claire.

Cet accent… je l’ai déjà entendu.

— Donc, Claire, je te ...

... présente Karl. Accessoirement, fils du patron de ce petit bijou de restaurant ; mais surtout pompier volontaire.

Clic : une pièce de puzzle !

— C’est… c’était vous, les secours appelés par Valérie ?

C’est à peine une question.

— Oui, et à la montagne aussi.
— À la montagne ?
— Oui, l’avalanche. J’ai eu le bonheur d’être celui qui vous a retrouvée après des heures de recherches.

Val, qui sent bien ma gêne, visible par mes bras repliés sur mes épaules, fait vraiment tout pour me mettre à l’aise :

— Tu vois, Claire : t’as pas de honte à avoir pour ta tenue. Karl a déjà vu bien plus, et deux fois, petit coquin !

Karl sourit, un peu mal à l’aise lui aussi. Une caresse de Chloé sur sa cuisse le rassure sur les sentiments de sa belle. Elle ne lui tient aucune rigueur d’avoir des yeux.

Tout va trop vite…« Quelle est cette embrouille ? Val, comment tu connais Chloé aussi bien apparemment ? C’est qui vraiment, ce Karl ? »

— Claire, je t’avais promis quelques explications avant minuit ; ben là, on y est.

J’écoute Val religieusement, les sourcils un peu froncés.

— J’ai en fait su beaucoup plus de choses que ce que je t’ai écrit sur la catastrophe d’il y a trois ans. Karl faisait partie de l’équipe de secours, et je suis… comment on dit ? Un peu comme sa belle-sœur. C’est le frère de la femme d’un cousin. Eux sont restés au pays ; son père et ma famille, on est venu vivre en France. Tu avais quel âge, Karl ?
— Seize ans.
— Ouais, c’est ça ; et moi j’en ...