L'escalier d'Escher
Datte: 07/05/2019,
Catégories:
ff,
fépilée,
plage,
caférestau,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Masturbation
intermast,
Oral
mélo,
consoler,
Auteur: Claire Obscure, Source: Revebebe
... qu’une cliente ou son amant n’entre.
Je profite de l’occasion :
— Alors, vous saviez ?
— De quoi tu me parles ? Ah oui, je vois. Comment dire… L’an dernier, comme tu le sais, il n’y avait pas la grande glace dans l’arrière-boutique.
— Je… je ne vois pas le rapport.
— Ah, les jeunes d’aujourd’hui ! Aucune imagination ! Bon, tu vas finir par me mettre en retard ; je ferme tôt, ce soir.
En disant cela, elle a le regard qui pétille. Je n’ai peut-être pas beaucoup d’imagination, mais je comprends aussitôt qu’elle n’a pas prévu de terminer seule sa soirée elle non plus.
— Je vous souhaite… beaucoup de plaisir pour ce soir, Madame.
— Dis, ça t’embêterait de cesser un peu avec ces « Madame » par-ci, « Madame Delvoix » par là ? C’est Chloé, mon prénom, et j’ai pas l’âge d’être ta mère. Par contre, j’ai peut-être celui de t’apprendre quelque chose sur la vie : pour atteindre le bonheur, il ne suffit pas que toutes les conditions soient remplies, comme le plaisir par exemple. Il faut aussi ne plus en avoir peur.
— Je ne suis pas sûre de tout saisir, mais je vous souhaite alors beaucoup de bonheur pour ce soir, Mad… Chloé.
— C’est pas pour ce soir ; mais demain, qui sait ? En tout cas, je serai prête à le saisir.
Elle repart vers son comptoir en chantonnant. Je ne sais pas ce qu’elle espère pour demain ni ce qu’elle va faire ce soir, mais je souhaite silencieusement à cette femme merveilleuse d’avoir tout ce qu’elle mérite. Je réalise qu’en quelques jours je ...
... suis passée d’une solitude quasi désespérée à une solitude joyeuse ; et aujourd’hui, j’ai deux personnes qui semblent tenir énormément à moi. Deux amies. Non : Val est déjà bien plus que cela, et Mad… Chloé (même dans ma tête, c’est encore difficile), c’est autre chose. Une grande sœur, peut-être ? Penser cela ravive le douloureux souvenir de ma petite sœur. Non, je n’ai pas le droit d’être triste ce soir. Après avoir payé une somme que je juge un peu ridicule, je quitte la boutique sur un « À très bientôt, Chloé ! » que j’essaie de rendre le plus gai possible. C’est sur le trottoir que les mots que je cherchais pour décrire Chloé et Valérie frappent mon esprit : « anges-gardiennes ». Oui, chacune à leur façon, depuis trois ans ou un an, sont là pour moi, sans que je le sache, et sans que je les aie jamais remerciées.
Je fais demi-tour et cours dans la boutique. Je passe derrière le comptoir et serre très fort dans mes bras une Chloé éberluée. J’enfouis mon cou dans son épaule et je lui dis :
— Merci, merci, merci !
Elle me rend timidement mon étreinte, puis me caresse doucement les cheveux. Elle a quelques trémolos dans la voix :
— Allons, allons… C’était rien.
Chloé est plus grande que moi, et porte comme souvent des talons hauts. Je relève en souriant la tête vers elle :
— C’est à mon tour de vous gronder. Ne dites jamais devant moi que ce n’était rien !
— File, coquine ; tu vas être en retard, je suis sûre. Il faut savoir se faire désirer ; mais quand ...