Sortilèges
Datte: 05/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
bizarre,
campagne,
amour,
vengeance,
cérébral,
revede,
fantastiqu,
sorcelleri,
fantastiq,
amourcach,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... quelques gouttes de sueur. Elle gémit plaintivement. Elle voyait la lame d’un couteau effilé devant elle et, sculptée sur le manche, une tête de démon. Elle se dressa brusquement dans son lit :
— Noooooooooon… je ne veux pas mourir !
Dégrisée par son propre cri, elle ouvrit les yeux. Tout semblait paisible dans la chambre. Elle n’entendait que la hulotte amie, dans le vieux châtaignier. Elle toucha instinctivement le pendentif, puis se pelotonna plus avant sous les couvertures. Le sommeil la reprit, et le rêve avec lui : des yeux d’un vert inquiétant la fixaient, et venaient rejoindre la tête du poignard. Une lente mélopée l’enveloppait et elle se voyait prise dans un tourbillon de mots, les cheveux agités par le vent. Immobile, le pendentif seul l’irradiait comme un bouclier protecteur. Sa lumière repoussait des ombres lentes, qui semblaient suinter du vide pour ramper jusqu’à elle et l’emprisonner. Enfin tout disparut et elle ressentit une douce étreinte de bras amoureux. Elle voulut se retourner mais ne le put. Son corps immobile ne pouvait que ressentir les caresses qui lui étaient prodiguées…
— Abandonne-toi à moi, laisse-moi te combler, murmurait une voix d’homme.
Mais elle repoussait mentalement cette voix lancinante qui devenait ricanante à force de répétitions.Il faut que je me réveille, il faut que Louis vienne me délivrer. Le pendentif alors l’éblouit et elle sombra comme on tombe dans un puits sans fond.
---oooOooo---
Les journées qui suivirent ...
... furent rudes. Le sommeil agité, peuplé de cauchemars, Louis et Claire eurent toutes les peines du monde à réaliser leurs tâches habituelles. Le maléfice joint aux avertissements de Marie la Tourette les maintenait dans un état d’angoisse et d’engourdissement dont ils ne parvenaient pas à se défaire. Une seule voie s’ouvrait à eux, l’envie de se retrouver, presque irrésistible, pour apaiser ces tourments. Et pourtant ils savaient qu’ils ne devaient pas céder à cet appel, chaque jour plus impérieux.
Le mercredi soir, quand Anita passa voir son amie, elle fut surprise de la trouver prête à se coucher.
— Je ne me sens pas très bien depuis quelques jours.
— Ce n’est quand même pas la peur d’aller au bal ?
— Je ne sais pas. Je n’arrive pas à dormir normalement. Je fais des rêves… enfin, plutôt des cauchemars.
Anita contempla son amie d’un air inquiet :
— Tu es sûre que tu n’as pas besoin d’un médecin ? Je ne t’ai jamais vue aussi pâle.
Claire fit un signe de dénégation.
— Je crois que je vais juste me coucher tôt et boire une infusion de verveine. Cela me calmera.
Dubitative, Anita suggéra :
— Tu n’aurais pas eu des problèmes avec le luthier ?
— Non, tout va bien entre nous deux ! C’est juste que j’appréhende cette fête. Et toi ? Ton avocat ?
Anita eut un sourire entendu :
— Je l’ai invité pour demain soir et il a accepté. Je suis folle de joie. Mais rassure-toi, demain, je passerai traire les bêtes et puis je filtrerai le lait. Le bal est toujours ...