1. Nouvelle (15)


    Datte: 30/04/2019, Catégories: Erotique, Auteur: Sabrina75, Source: Xstory

    ... viens, je vais te montrer mon travail. Tu as eu le temps de découvrir quelques-unes de mes petites œuvres ?
    
    — Oui j’ai fait un tour rapide. Bravo, j’adore tes créations. Je ne savais pas que tu étais artiste toi aussi. Je suis admirative de l’univers de ton expo. J’en ai honte, mais à notre dernière soirée, je t’avais pris pour une sorte de jardinier.
    
    — Ahaha ! Je sais, on se trompe souvent sur moi: je ressemble plus à un camionneur qu’à Giacometti ! Mais reconnais que la dernière fois qu’on s’est vus, on n’a pas beaucoup parlé.
    
    — Oui, c’est pas faux. Dit-elle en regardant ailleurs.
    
    — Ooh, tu as l’air toute gênée encore. Il ne faut pas. Allons, je veux te montrer quelque chose.
    
    Il l’emmena devant une de ses œuvres: « La tentation de la Méduse », une statue de bronze d’un mètre, représentant une femme nue assise en seiza, les mains au-dessus de la tête comme si elle prenait le soleil, la tête penchée et une multitude de serpents en guise de chevelure. Il se mit derrière la jeune nouvelle, posa ses grandes mains sur ses épaules pour l’approcher encore un peu de la statue et lui parla à l’oreille.
    
    — Regarde-la, ne dirait-on pas qu’elle est vivante ? Presque vibrante, avec sa chevelure qui bouge ? N’est-elle pas magnifique ?
    
    — Oui, vraiment belle. Saisissante même et dangereuse.
    
    — Exactement les mots que j’aurai choisis. Toute la volupté de la femme entourée d’un poison mortel.
    
    — Elle est beaucoup plus belle que « Les Gorgones » de Klimt.
    
    — Ouiii, ...
    ... je connais ce magnifique tableau, « les forces du mal et les trois Gorgones ». Mais Klimt a fait de la Méduse un symbole des forces ennemies, alors que moi, je l’ai créé comme l’essence de la féminité: captivante, hypnotique et tentatrice. La beauté du diable en quelque sorte. Éros et Thanatos unis dans un même corps voluptueux. Ce désir si violent qu’un homme se dirait: la posséder ou mourir.
    
    — Tu lui as fait des seins magnifiques et un corps de rêve. Comment tu l’as imaginée ?
    
    — J’y ai mis mon désir, ma passion et j’avais un magnifique modèle pour les séances de poses.
    
    — Ça doit être passionnant de te voir sculpter le bronze.
    
    — En fait, je sculpte la cire. Puis je recouvre la statue d’argile ou de plâtre et quand l’argile est sèche, je la chauffe. La cire fond et coule par un petit trou et c’est comme ça que j’obtiens mon moule. Après je n’ai plus qu’à faire fondre le bronze que je verse dedans et te voilà médusée.
    
    La jeune nouvelle sourit à ces mots tout en regardant, fascinée, cette statue. Elle ne s’aperçut pas que Roland avait enlevé les mains de ses épaules et qu’il avait fait un pas en arrière. Il observait à présent le dos de la jeune femme. Ses yeux détaillaient la chevelure noire qui tombait sur la capuche de son sweat. Puis son regard descendit vers ses hanches, ses fesses et enfin glissa le long des jambes. Il se remémorait le corps nu de la nouvelle. Sa silhouette, sa nuque, la courbure du bas de son dos et le parfum de sa peau. Il se souvenait du ...