1. Les métamorphoses du Diable


    Datte: 29/04/2019, Catégories: historique, Humour fantastiqu, merveilleu, Auteur: Maître Secret, Source: Revebebe

    ... hospitalier et chaudement lubrifié.
    
    ???
    
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    Pour que le temps lui paraisse moins long et oublier les tourments de son sexe, il fixe ses pensées sur le cul de la belle qu’il vient de damner toute une nuit durant. Damner, plutôt sauver ! Ce Paradis est aussi morne et triste qu’un couvent. Que de morts regrettent de l’avoir mérité quand ils voient les délices où vivent les fils de Satan. Ils sont légion à venir frapper au Portail pour changer de résidence, mais YHWH n’est pas prêteur, c’est là son moindre défaut.
    
    Hier, le soir s’approchait et l’heure était aux Vêpres dans la cité où il avait fait halte. La ville était en effervescence, partout de petits groupes allaient et venaient en discutaillant. Certains arboraient de martiaux équipements, avec plus ou moins de fierté. De nouveau, l’ost des Francs, conduit par Pépin, revenait chevaucher sur la terre d’Aquitaine.
    
    Laissant ces gens à leur tumulte, il dirige sa monture vers l’église. D’expérience, il savait les lieux de culte particulièrement propices aux intrigues amoureuses. Les femmes s’y pressent nombreuses et l’émotion sacrée les rend vulnérables et accessibles. Bercées par l’encens et les chants liturgiques, elles se laissent facilement emporter par leur sensualité.
    
    D’ailleurs, tout dans les offices est conçu pour transporter les sens, les prêtres espérant sournoisement profiter de ce frémissement des corps pour abuser les âmes. En outre, les femmes pieuses font les chaudes amantes, sitôt qu’on a su les ...
    ... éveiller au désir. L’effroi du péché stimule leur lubricité et, tant qu’à se maudire, elles font l’amour sans retenue. Perdue pour perdue, autant jouir pleinement de sa faute…
    
    Entrant dans l’abbatiale, il avait croisé une charmante veuve.
    
    Sa tenue et sa démarche respiraient la décence de bon aloi. Sa pudicité et son humilité n’avaient rien d’ostentatoire. Élégante, elle ne cherchait nullement à cacher sa fortune ou sa beauté. Il est vrai que la vêture des Aquitaines restait singulièrement frivole comparée à celle des femmes austrasiennes. L’écarlate tunique talaire, ourlée de frise d’or et de fourrures d’hermine, était de laine coûteuse et fine. Une large étole, pareillement bordée, mais d’un rouge plus clair, couvrait ses épaules dénudées et tombait presque au sol. De belles épaules pleines et rondes. Une large ceinture de cuir ouvragé, sertie de clous d’or, soulignait la minceur de sa taille et l’exquise amphore de ses hanches. Ainsi ajustées, les étoffes ne cachaient guère la plénitude de ses formes. Le corset mettait en valeur la poitrine généreuse et les seins melonnés. On devinait le ventre un peu bombé et les cuisses fuselées ; l’altière cambrure des reins conduisait le regard sur une croupe où dansaient deux globes magnifiques. Ses cheveux calamistrés, d’un beau châtain foncé, mis en valeur par des reflets cuivrés, étaient relevés d’un anadème décoré de pierreries rutilantes. Autour de ses bras, armilles et bracelets jetaient leurs feux précieux.
    
    Pourtant, ...
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