1. Les métamorphoses du Diable


    Datte: 29/04/2019, Catégories: historique, Humour fantastiqu, merveilleu, Auteur: Maître Secret, Source: Revebebe

    ... l’orgasme. Elle crie, elle se cabre, elle se tord et se laisse dix fois plonger dans le vertige. Un rideau de feu tombe sur ses yeux, son corps est un bûcher où brûle son âme éternelle. Diable ! Que les flammes de l’enfer sont sournoises et délicieuses, le Paradis n’a pas autant de charme.
    
    Plantée dans son ventre, la trique devient tronc d’arbre et l’arbre prend racine. Les racines croissent, drageonnent en tous sens et envahissent son corps de leurs vrilles. Leurs filaments transpercent ses organes et entrelacent ses muscles tétanisés d’un lacis de volutes et de voluptés cuisantes. Les cuisses relevées, les genoux repliés au-dessus des épaules viriles, le bassin chaviré et la croupe projetée à la rencontre du glaive, elle se laisse éventrer. Il la pilonne avec une ferveur croissante dans un clapotis de cyprine. Il l’enconne, elle s’emplit et ses viscères refluent, il déconne, elle se vide et ses tripes diffluent. Hallucinant va-et-vient d’une mer qui monte et qui descend, comme l’onde qui bout dans une urne trop pleine, l’orgasme la submerge. Le plaisir en hurlant jaillit comme un geyser. Ses cuisses se contractent, son corps se cambre, ses yeux chavirent et sa cervelle explose. Lucifer scrute la montée du plaisir. La tête oscille sur l’oreiller, le regard vitreux et l’écume sur sa bouche annoncent l’agonie. Apothéose des petites morts retrouvées… Comment a-t-elle pu vivre trois ans, privée de ce bonheur fabuleux ? Il laisse son plaisir déferler dans son ventre. Des ...
    ... éclaboussements de sperme arrachent à Roteberge une ultime jouissance.
    
    Elle perd conscience…
    
    ???
    
    ??
    
    Avec l’aube, Satan chevauche à vive allure. Il laisse derrière lui une villa urbaine en ruine. Le feu a tout consumé. Un feu comme on n’en avait jamais vu de mémoire d’homme. En quelques minutes, la résidence de Dame Roteberge, une des plus éminentes patriciennes de la Cité, avait été entièrement calcinée, ainsi que tous ses habitants. Nulle trace ne restait du passage du Démon et l’honneur de la belle demeurerait intact dans toutes les mémoires.
    
    Il lui faut rejoindre au plus vite le lieu convenu. Leur combat ne peut être différé. Une lutte longue va s’engager contre un dieu névrosé et sanguinaire. Il le sait, c’est une lutte qui durera des siècles et des siècles et fera des morts par millions. Effroyable mais inévitable ! Il n’y aurait jamais assez de bûchers et de boucheries pour apaiser l’inextinguible soif de sang de ce démiurge insensé. N’avait-il pas maudit Quaïn, le fils du serpent, car cet homme doux ne faisait sacrifice que du fruit de ses cultures.
    
    Au bout d’un certain temps, Quaïn apporta des fruits du sol comme offrande à l’Éternel. Abel, lui aussi, apporta des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Quaïn ni sur son offrande.*
    
    Ainsi parle la Bible.
    
    Du sang, rien que du sang, je ne veux que du sang, avait hurlé YHWH. Sans ...
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