1. 0205 Non, ce n’est pas un rêve.


    Datte: 27/04/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... dans ce nouveau décor, dans ce nouveau rôle qui va au délà de mes rêves les plus fous ; lorsque j’entends sa voix, ses mots, cette façon de me laisser rentrer dans sa vie, d’installer une complicité aussi soudaine qu’inattendue, j’ai encore du mal à croire que tout ça ce soit réel.
    
    D’ailleurs, je crois que si je racontais tout ça à ma cousine – ou à n’importe qui, pour peu qu’il soit au courant des galères que j’ai traversées avec mon bobrun – pourrait croire qu’il s’agisse d’un rêve ; un rêve où, une fois de plus, je prendrais mes désirs pour des réalités. Pourtant, ce n’est pas le cas. Non, ce n’est pas un rêve, non, non, non, non, ça n’en est pas un !
    
    Oui, j’ai encore du mal à croire que tout cela soit bien réel : et pourtant, il l’est.
    
    « Tu sais que t’es un mec génial ? » je lui lance, touché par ce Jérém adroit et dégourdi qui se dévoile instant après instant devant mes yeux.
    
    « Bah, je sais faire une pizza… il faut pas bac plus 10 pour ça… » il se marre.
    
    « Peut-être… mais je ne sais pas faire moi… ».
    
    « Je t’apprendrai… la seule difficulté, c’est de réussir la pâte… après, c’est un jeu d’enfants… ».
    
    « Vraiment, tu m’impressionnes… ».
    
    « Tu parles… ».
    
    « Je te promets… ».
    
    « Et pourquoi, donc ? ».
    
    « Ici tu es tellement différent qu’à Toulouse… tellement simple, tellement débrouillard, tellement adorable… ».
    
    Jérém sourit, visiblement touché.
    
    « T’aimes le Jurançon ? » il me lance de but en blanc.
    
    « C’est mon vin préféré… ».
    
    « Je ...
    ... m’en doutais… ».
    
    « Et comment tu t’en doutais ? ».
    
    « Je t’ai vu en boire, le soir du repas de classe… ».
    
    « T’as remarqué ça, toi… ».
    
    « Bah oui… » fait-il, le plus naturellement du monde.
    
    « T’es incroyable… » je lâche, alors que je me sens submergé par une émotion immense.
    
    Le bogoss ouvre la porte d’entrée, sort sous le petit appentis et revient avec une bouteille doré. Pendant un instant, le vent et le froid s’insinuent dans la petite pièce, rappelant à quel point un toit et une source de chaleur sont les bases du bonheur.
    
    Jérém ouvre la bouteille à l’aide d’un tirebouchon en T et de la force de ses muscles – son biceps gonfle sous l’effort, et maltraite un peu plus la manchette en coton blanc, vision d’une sensualité renversante : le bouchon finit par sauter, en produisant le claquement typique. Un instant plus tard, il remplit deux verre et m’en tend un ; puis, il approche son verre du mien ; lorsque nous trinquons, nous nous regardons droit dans les yeux, et Jérém en profite pour me lancer un clin d’œil qui me fait fondre.
    
    Le bogoss pose son verre sur les briques de l’âtre, se penche sous le lit et il en extrait une vieille couverture qu’il étale devant la cheminée. Puis, il s’assoit devant le feu, pile face à la pizza en train de cuire. Je le regarde et je me sens amoureux comme jamais.
    
    « Viens… » il me lance tout bas.
    
    Je m’assois à mon tour, mes jambes autour des siennes, mon torse contre son dos, mon visage dans le creux de son épaule.
    
    « Je ...
«1234...22»