1. Insomnie


    Datte: 25/04/2019, Catégories: fh, amour, volupté, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Armel, Source: Revebebe

    Je distingue difficilement ton visage dans la pénombre. Le jour se lève à peine. Je sens déjà, au changement de ta respiration que ton réveil est tout proche.
    
    Moi, cela fait plusieurs heures que je ne dors plus. J’ai divagué la nuit durant dans des songes éveillés, dans l’attente de ton retour. Là, j’écoute l’aube tout autant que le moindre de tes mouvements. À un moment, il me semble que tu as rêvé. Jamais de mots. Juste de courts gémissements, des pauses dans ton souffle suspendu aux images éthérées de ton sommeil…
    
    La couette désordonnée a subi l’abandon de tes gestes inconscients. Elle ne couvre plus grand-chose, je le vois maintenant. Et j’en profite.
    
    La lueur pâle d’un soleil lointain découpe le cadre de la vitre qui surplombe le lit. Elle s’empare d’une naissance de cuisse dénudée dans le creux d’un vallon de tissu multicolore. Des petits plis plus sombres marquent la jointure de l’arrière de tes genoux. Plus haut dans la vallée, un autre paysage souterrain prend forme lentement.
    
    Aucun tracé rectiligne. Que des courbes. Une géométrie fluide et ronde. D’ailleurs, tout est rond dans cet univers, et il se perpétue en toi.
    
    Le dos et les épaules sont soustraits à mon regard par un pan d’étoffe en pente douce. Pour l’instant…
    
    J’attends encore. Je me demande si c’est bien le moment. Il règne un silence des premiers jours.
    
    Je ne veux pas, ce matin, de ces gestes cent fois répétés. Je veux que tu m’emmènes ailleurs, que tu me montres autre chose. ...
    ... J’aimerais sentir mes angoisses se dissoudre dans tes bras, dans les replis de ton corps. J’aimerais découvrir tout ce que tu caches. Tout ce que nous n’avons pas encore partagé.
    
    Ce creux de la cuisse que mon doigt parcourt doucement, je le connais déjà par cœur… Pourquoi pas, après tout ? J’ai l’impression de le trouver différent à chaque fois. Et ce matin, tout paraît plus étrange et irréel. Est-ce moi qui ai changé ? Ou bien est-ce toi qui es multiple ? Tout bien considéré, je m’en fous. Ce qui compte, c’est ce qui remonte le long de mon bras aux premières vibrations de ta chair. Je sais que cela vient de loin, de très loin, là, derrière ces cheveux aux reflets d’écorce de châtaigne.
    
    Mon doigt s’arroge ensuite le droit d’explorer les deux extraordinaires arcs de cercle qui le guident vers un sillon bien plus profond, duveteux et tiède. Je n’ose pas encore. Je n’ai pas plus d’audace. Ce serait déplacé, presque hors de propos. La conversation est à peine entamée. Et j’ai tant de choses à te dire.
    
    Mon voyage ne fait que commencer.
    
    Il faut que je reparte. Ma main trace des cercles, ici, tout autour du double fruit mûr du bas de ton dos. Elle a soudain besoin de se coller à cette peau, à sa douceur particulière. Elle s’attarde à la naissance de la racine de la crête bosselée. Je pétris ensuite comme au ralenti la pâte moelleuse de tes flancs.
    
    C’est au creux de tes reins que je trouve où reposer ma tête. Mon oreille se tend vers les résonances de ton intérieur. Mais je ...
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