1. Histoire des libertines (40) : Madame Tallien, la Merveilleuse


    Datte: 26/02/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... le présent ordre ». Devenu empereur, il lui refuse une invitation pour le bal des Tuileries, au prétexte qu'elle avait «eu deux ou trois maris et des enfants de tout le monde».
    
    Avec le Premier Consul, c’est le retour à l’ordre moral. Theresa, qualifiée de « Messaline » et de « plus grande putain de Paris » est désormais personnalité non grata.
    
    PRINCESSE DE CHIMAY
    
    Repoussée de la société officielle, Mme Tallien devient alors l’amie de Madame de Staël (ce n’était pas fait pour améliorer ses relations avec Napoléon !), chez qui elle fait la connaissance du prince de Chimay (1771-1843), un ancien Emigré.
    
    Celui-ci s'en éprend, et ils se marient le 9 août 1805.
    
    Après 1815, le couple résidera principalement au château de Chimay, en Belgique. Le couple a en commun sa passion pour la musique et le théâtre.
    
    On ne connait plus de frasques de la part de la volcanique Theresa pendant les 25 ans où elle fut princesse de Chimay.
    
    « LA PLUS GRANDE PUTAIN DE PARIS »
    
    De 1794 à 1799, Mme Tallien a été la femme la plus puissante, la plus enviée et la plus critiquée de France. Mais dans l’imaginaire national, Notre-Dame de Thermidor a racheté tous les excès de la Merveilleuse et toutes les licences de la mère de onze enfants nés de cinq pères différents.
    
    Du temps où elle fut reine du Directoire, Mme Tallien a reconstitué les collections de musique de Marie-Antoinette et de Mesdames, filles de Louis XV, et, à l’instar de Mme de Pompadour, elle s’est érigée en ...
    ... protectrice de la manufacture de Sèvres.
    
    Elle obtient, par ailleurs, la radiation de nombreux nobles inscrits sur la liste des émigrés. La plupart ne lui en sont même pas reconnaissants et boudent ses réceptions, tandis que la presse se déchaîne contre les bacchanales du « cinquième sultan » et de la « plus grande putain de Paris ».
    
    Theresa Tallien est l’une des beautés de son temps, grande, élancée, brune, avec des yeux de jais. Elle se parfume à l’huile de néroli, parfum exotique et oriental et lance la mode des perruques blondes à bouclettes. Reine de Paris, elle incarne un nouveau type de femme libre.
    
    La belle Theresa, l'égérie de la réaction thermidorienne et du Directoire, restera dans nos mémoires Madame Tallien, un nom qu'elle aurait tant voulu faire oublier !
    
    Incontestablement hypersexuelle, par son mode de vie, Madame Tallien mérite d’être qualifiée de « salope de l’histoire ». Elle a été ouvertement adultère, vis-à-vis de tous ses maris et compagnons, sauf le dernier, le Prince de Chimay.
    
    On a dit beaucoup de choses sur Theresa, qu’il s’agisse d’accusation d’inceste avec son frère, de sa participation aux orgies du Directoire, du nombre de ses amants.
    
    Je ne peux que saluer sa liberté de mœurs, à une époque où cela n’était pas admis. Cela faillit la conduire à la guillotine et provoqua son exclusion de la bonne société après le 18 Brumaire. Il faut aussi reconnaitre son incontestable courage et sa générosité.
    
    Elle permit de donner un coup d’arrêt décisif ...
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