1. Histoire des libertines (40) : Madame Tallien, la Merveilleuse


    Datte: 26/02/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... AU BANQUIER OUVRARD !
    
    À l'automne 1798, Theresa et le richissime financier Gabriel-Julien Ouvrard (1770-1846) se rencontrent au cours d'une chasse donnée au château de Grosbois.
    
    Le Directeur Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux prétend qu'elle aurait fait l'objet d'un marché honteux entre Paul Barras, qui ne fut son amant que pendant un temps relativement court et Gabriel-Julien Ouvrard. Barras, qui se lasse de Theresa, s’en débarrasse comme une vulgaire prostituée.
    
    À partir de cette date, Theresa est fréquemment vue aux côtés du fournisseur des armées. À peine six mois après leur rencontre, celui-ci offre à sa maîtresse l'hôtel de Chanaleilles dont une des entrées se situe au no 186 rue de Babylone et l'installe au château du Raincy, qu’il loue en 1799. De cette relation naissent quatre enfants entre 1800 et 1804, dont deux porteront le nom de Tallien !
    
    Ouvrard est nommé en 1798 fournisseur des vivres de la Marine, du fait des liens unissant Theresa au ministre et amiral Étienne Eustache Bruix. C'est également chez Mme Tallien que Bonaparte et Ouvrard se rencontrent.
    
    MADAME TALLIEN ET BONAPARTE
    
    « Notre-Dame de Thermidor » est la reine du Directoire et Bonaparte n’est encore qu’un jeune officier, un général à demi-solde, qu’elle prend quelque peu sous sa protection. Elle va même jusqu’à lui faire fournir du drap par l’intendance, car son uniforme est en très mauvais état et quand elle le voit dans son uniforme neuf, elle lui lance : « Eh bien, mon ami, vous ...
    ... les avez eues, vos culottes ! » La plaisanterie, qui fait rire tous ses futurs ennemis, n’est pas du goût du général alors sans affectation.
    
    Selon Gabriel-Julien Ouvrard, il fait cependant une cour appuyée à Theresa, n'en obtenant, selon Barras, que dédain qui le laisse sans espoir. Bonaparte se rabat sur la meilleure amie de Madame Tallien, Joséphine de Beauharnais. On dit que c’est Barras et Madame Tallien qui mirent Joséphine sur la route de Bonaparte. Le premier, pour se débarrasser d’une maîtresse, la seconde pour qu’il cesse ses « assiduités » envers elle.
    
    D’après Agnès Grossmann, Theresa a « manqué de flair » face à Bonaparte : « Quand il lui fait la cour, elle l’éconduit. Dans un éclat de rire, elle lui dit qu’elle a bien mieux que lui à se mettre sous la dent. En revanche, elle pense tout de suite qu’il pourrait être une bonne occasion pour sa grande amie, la vicomtesse de Beauharnais. »
    
    Tallien et Barras sont les témoins des mariés et bien entendu Theresa est présente à cette cérémonie.
    
    Le coup d'État du 18 Brumaire met un terme à la carrière publique de Theresa. Bonaparte, qui l'a autrefois beaucoup aimée et ne lui a pas pardonné de l’avoir dédaigné, ne l'admet pas à sa cour, ni sous le Consulat, ni sous l’Empire.
    
    Les rapports de Theresa avec Bonaparte sont très tendus. Il écrit un jour à Joséphine : « Je te défends de voir madame Tallien, sous quelque prétexte que ce soit. Je n'admettrai aucune excuse. Si tu tiens à mon estime, ne transgresse jamais ...
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