1. Là où tout commence...


    Datte: 22/04/2019, Catégories: fh, fplusag, Collègues / Travail médical, revede, odeurs, Auteur: Belamy, Source: Revebebe

    ... visiblement de bonne humeur et accompagnée de Maria, sa confidente, prit place. Nous étions six et j’étais en bout de table, l’Albanaise à ma droite. Mes collègues commencèrent à parler de cheveux et de teinture, c’est alors que notre pudibonde fit le geste qui changea le cours des choses. Elle prit la parole pour demander aux autres filles des conseils sur une marque de teinture efficace pour cacher les cheveux blancs qui commençaient à poindre sur son crâne. Comme ses interlocutrices mettaient en doute son vieillissement capillaire, elle détacha les épingles qui serraient son chignon. Ses cheveux bruns et ondulés tombèrent en cascades aux effluves délicieusement capiteuses. Telle ces fleurs qui ne livrent leur beauté qu’une fois tous les dix ans, elle explosa à mes yeux. Toute la physionomie de son visage changea, elle paraissait moins pâle, son regard se fit plus doux, la couleur prune de son rouge à lèvres prit tout son sens… j’étais subjugué. La chenille était devenue papillon, opérant sa métamorphose d’un geste. Malgré elle, malgré moi, je venais de succomber. L’aura de volupté dans laquelle je baignais était inouïe, d’une tension érotique presque insupportable. Mutique, prostré, je luttais contre l’attirance phéromonale qu’elle exerçait sur moi. En quelques secondes je parvins à me calmer et tentai de ne rien faire paraître, en vain. Pourtant elle n’avait pas changé, mais moi oui, définitivement.
    
    Elles continuèrent de jacasser, je n’entendais plus rien, ce qui ne ...
    ... changeait pas grand chose puisque je ne participais jamais à ce genre de conversation. J’étais toujours sous son emprise et je me battais pour la quitter des yeux. Mon obstination finit par attirer son attention, les autres, trop occupées à déblatérer, ne remarquèrent rien.
    
    À une minute d’intervalle, elle me jeta deux coups d’œil furtifs puis, attrapant sa crinière, la contrit d’un mouvement circulaire avant de la fixer d’un coup de pique à cheveux bien senti. J’avais été trahi par mon attitude béate. Gênée, elle s’était réfugiée dans l’austérité de son chignon. Savait-elle à cet instant que le mal était déjà fait ?
    
    Les semaines passèrent et j’observais Nathalia du coin de l’œil dès que je le pouvais. Ma fougue était retombée car je ne trouvais aucun moyen de me rapprocher d’elle. En effet, fidèle à elle-même, elle restait distante, concentrée à l’extrême sur son travail, le chignon en bonne et due forme et toujours à l’affût de la moindre saleté. En revanche, je discutais de plus en plus fréquemment avec Maria la confidente, qui était une cinquantenaire à l’embonpoint prononcé et à la bonne humeur communicative.
    
    C’est par son biais que j’appris que le mari de Nathalia n’allait pas fort bien. Celui-ci par fierté refusait de brader ses compétences et la mauvaise qualité de son français l’empêchait de trouver un emploi digne de sa formation. Il végétait alors dans leur appartement trop petit, passant ses journées et ses nuits sur le Net pour tuer le temps. Il s’enfonçait ...
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