1. Vibrations littéraires


    Datte: 07/04/2019, Catégories: fh, couplus, inconnu, jouet, jeu, Humour Auteur: Ange solaire, Source: Revebebe

    Je poussai la porte de la bibliothèque. Aussitôt, l’ambiance particulière du lieu me saisit. Je m’étais toujours sentie comme chez moi, ici. Comme si le calme qui régnait en ce lieu avait le pouvoir de calmer mes tempêtes. La lumière si particulière parce qu’à la fois si douce et si vive… J’y venais souvent. Pour lire. Pour écrire, aussi. Parfois, je venais juste pour écouter le silence feutré. M’emplir les poumons et la tête de l’odeur des livres… L’odeur de la culture, du savoir…
    
    Je te cherchai des yeux. « Rejoins-moi à la bibliothèque», m’avais-tu dit… Je fis rapidement le tour, mais ne te vis nulle part. Peut-être n’étais-tu pas encore arrivé. Je m’installai, comme à mon habitude, près des grandes fenêtres… Ainsi, je te verrais arriver. Un petit bruit de vibration provenant de mon sac à main attira mon attention. Je glissai ma main à l’intérieur pour en ressortir mon téléphone portable qui vibrait pour m’annoncer que j’avais reçu un message texte: « M826b ».
    
    Je souris… Tu me donnais rendez-vous dans un rayon ? Je me levai et me dirigeai vers les rayons. Rangée des M… Personne… Je cherchai alors le bouquin… Sur la couverture, une femme nue, étendue sur le dos, un loup à la main… Le bandeau. Décidément, tu me surprendrais toujours.
    
    Un bout de papier dépassait. Intriguée, j’ouvris le livre. Je reconnus ta calligraphie. « Retourne t’asseoir près de la fenêtre, et laisse-toi bercer par les mots… J’ai choisi ce passage, parce que je sais qu’il va te plaire… ...
    ... »
    
    Rougissante, je traversai à nouveau les rayons, puis la série de fauteuils en cuir. Mon livre à la main, la couverture appuyée sur ma poitrine pour bien la cacher aux regards des gens qui, parfois relevèrent le nez lorsque je passai près d’eux, j’eus l’impression que c’était écrit dans mon front que mon choix de lecture était érotique. Je me dis que l’on devait savoir que j’avais des pensées inavouables… Chaque regard sur moi me rappelait que je suis un être sexué, un être de désirs, un être de vice… J’avais honte. Une honte délicieuse. Celle de savoir que j’allais m’adonner à ce vice dans un lieu public, devant tous ces gens… Que j’allais lire et être excitée par les mots, par l’histoire, là, devant cet homme qui me regardait passer devant lui… J’avais honte, parce que je sentais déjà mon intimité en émoi, alors que je n’avais même pas commencé à lire ce que tu avais choisi pour moi…
    
    Je regagnai mon fauteuil, croisai les jambes et ouvris le livre… La scène choisie décrivait les ébats d’une jeune femme avec son amant qu’elle n’a jamais vu puisqu’elle porte un bandeau… Dans la marge, des notes, manuscrites… Ton écriture… «J’aimerais te prendre ainsi, te savoir aussi vulnérable… Aiguiser tes sens… Je bande… » J’assurai ma prise sur le livre, comme si c’était la seule chose qui pouvait me raccrocher à la réalité… Je dévorai les mots, rouge de honte, de confusion, mais aussi d’excitation…
    
    Plus que la scène décrite dans le roman, tes réflexions, tes mots à mon intention me ...
«1234...»