1. Corps à corde


    Datte: 03/04/2019, Catégories: ffh, campagne, amour, fsoumise, hsoumis, fdomine, hdomine, attache, BDSM / Fétichisme poésie, exercice, Humour couplea3, Auteur: Eric Grand, Source: Revebebe

    ... d’une couleur chaude l’intérieur du chalet. La discussion se fait moins animée. Mon regard s’attarde sur les boiseries qui ont pris une teinte orangée. Le silence s’installe. Les reflets du soleil sur le lambris donnent à la pièce un petit air de feu de cheminée. Je prends conscience de la présence d’une pendule à balancier dans l’angle opposé du salon.
    
    Rompant la gêne naissante, Nathalie s’arrache du canapé. A-t-elle également remarqué les ondoiements orangés sur le mur ? Quoi qu’il en soit, elle quitte la pièce en annonçant qu’elle va allumer un feu dans la cheminée de la chambre.
    
    Catherine se lève également et articule rapidement qu’elle va se préparer. Elle aussi est d’une couleur un peu rosée, mais je crois deviner que le soleil n’est pas seul responsable. Elle disparaît prestement et bientôt le bruit d’une douche se fait entendre.
    
    Je reste seul, confortablement installé dans le grand canapé. Mon verre de vin blanc à portée de main, le disque solaire à moitié dévoré par la cime de la montagne, je tente de me convaincre que je suis aussi calme que la nature environnante.
    
    Combien de temps suis-je resté immobile à tenter d’apaiser mes pensées en sirotant sans fin la dernière goutte de mon verre de vin ? Je ne saurais le dire, mais je constate qu’à l’extérieur la voûte céleste a revêtu son pyjama étoilé. Certes, je m’amuse avec les mots, j’habille ma gêne avec un vêtement de soie. Mais la vérité, c’est qu’au moment où la voix de Nathalie m’enjoint de monter ...
    ... dans la chambre, la petite contracture qui assaille mon estomac me rappelle l’instant précis où l’on quitte la salle d’attente pour rejoindre le fauteuil du dentiste.
    
    Corps à corde
    
    De grandes flammes dansent dans la cheminée et animent d’un entrelacs d’ombre et de lumière les murs de la chambre. En écho à cette ardente parade, des craquements sonores accompagnent chaque nouvelle volute incandescente.
    
    Mes yeux maintenant habitués à l’instable clarté, je peux dévisager Catherine, immobile, qui sied au centre d’un immense lit. Seul son visage, merveilleusement illuminé par des reflets orangés, se laisse observer. Le reste de sa personne est recouvert d’une couette généreuse à la forme pyramidale. Je ne parviens pas à capter son regard qui semble hypnotisé par les flammes.
    
    Un mouvement du côté de la cheminée aimante mon regard vers le foyer. D’un simple pas, Nathalie est venue se placer dans l’éclat des flammes. Je reconnais ce regard qui scintille comme la braise, ce sourire énigmatique, un frisson parcourt mes vertèbres.
    
    — Bienvenu dans notre chambre Éric. Comme tu le sais, ta présence ne sera tolérée pour la nuit que si tes paroles parviennent à érotiser nos pensées, à envoûter notre imaginaire, à sublimer notre libido…
    
    Sur ces mots volontairement solennels, Nathalie rejoint Catherine sur le lit et prend place à son côté en prenant soin, je le remarque, de ne pas déplacer la couette. Qu’elles sont belles. Face à ces deux juges magnifiques, j’ai l’impression de ...
«12...4567»